Bienvenue sur Dandelion

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Le blog estampillé Littérature 2.0

Chroniques littéraires et observateur de la dématérialisation du Livre

lundi 29 juillet 2013

Novembre de Michel Houellebecq in Configuration du dernier rivage

Premier billet de la nouvelle rubrique "Lectures" de Dandelion dans laquelle vous retrouverez donc des lectures diverses et variées, poèmes mais aussi textes de chansons, slam, nouvelles de diverses horizon ; le seul critère de choix étant de m'avoir marqué, ému, interloqué au point de vouloir les partager.

Et puisque je referme tout juste Configuration du dernier Rivage, c'est ainsi Michel Houellebecq qui aura l'honneur de l'inaugurer.





NOVEMBRE

Je suis venu dans le café au bord du fleuve,
Un peu vieilli un peu blasé
J'ai mal dormi dans un hôtel aux chambres neuves
Je n'ai pas pu me reposer.

Il y a des couples et des enfants qui marchent ensemble
Dans la paix de l'après-midi
Il y a même des jeunes filles qui te ressemblent
Dans les premiers pas de leur vie.

Je te revois dans la lumière,
Dans les caresses du soleil
Tu m'as donné la vie entière
Et ses merveilles.

Je suis venu dans le jardin ou tu reposes
Environnée par le silence
Le ciel tombait et le ciel se couvrait de rose,
Et j'ai eu mal de ton absence.

Je sens ta peau contre la mienne,
Je m'en souviens je m'en souviens
Et je voudrais que tout revienne,
Ce serait bien.

And now, don’t waste your time on Dandelion and will to read a fucking book !

dimanche 28 juillet 2013

Configuration du dernier rivage de Michel Houellebecq

Tout le monde connait, sans forcement l'avoir lu d'ailleurs, l'écrivain Michel Houellebecq. Depuis, son premier roman, Extension du domaine de la lutte (1994), il n'a cessé de recruter toujours plus de partisans autant que de détracteurs.

http://blowawaydandelion.blogspot.fr/


On connait moins le Michel Houellebecq poète. Et pourtant, c'est grâce à son premier recueil de poésie, La poursuite du bonheur (1991), qu'il connait son premier succès avec le Prix Tristant-Tzara en 1992.

Après avoir obtenu la consécration avec le Goncourt 2010 pour La Carte et le territoire, Michel Houellebecq revient en 2013 à ses premières amours avec un nouveau recueil de poèmes, Configuration du dernier rivage (2013), on ne peut s'y tromper, au titre fortement Houellebecquien.

http://blowawaydandelion.blogspot.fr/

Par la mort du plus pur
Toute joie est invalidée
La poitrine est comme évidée,
Et l’œil en tout connaît l'obscur.

Il faut quelques secondes
Pour effacer un monde

Fort est de constater que la consécration nationale suprême pour un romancier français n'a pas engendré un surcroît d'optimisme dans son écriture. La mort donc, l'amour et puis évidement la mort de l'amour et tout ce qui y conduit, un thème récurent chez Houellebecq sont bien présents dans Configuration du dernier rivage.

Et comme si ce recueil avait été construit pareil à l'un de ses romans, nous arrivons page 41 à la troisième partie du recueil.


Et oui, à l'image de ses romans, Houellebecq passe également et sans transition, dans sa poésie du lugubre, du déprimant:

Je ne reviendrai pas
Je ne reviendrai plus
Je ne suis pas d'ici,
Le soleil m'abat
Le soleil me tue
Je n'ai pas envie.

La journée est là,
Elle se reproduit
Le danseur s'en va,
Personne ne le suit.

au sexe parfois très hard:
J'ai connu bien des aventures,
Des préservatifs usagés
J'ai même visité la nature,
Et je l'ai trouvé mal rangée.

J'ai traversé le Pentothal,
J'ai bu des Tequila Sunrise
Ma vie est un échec total,
I know the moonlight paradise.

Et celui-ci est sans doute le plus "léger" de cette troisième partie.

Mais ne fuyez surtout pas. Configuration du dernier rivage est parsemé de véritables bijoux, qui raviront les amateurs de poésie et dont un dernier apparaîtra encore dans Dandelion et sa nouvelle catégorie que Michel Houellebecq aura l'honneur d'inaugurer et qui s'intitulera sobrement "Lectures".

Pour ses plus grands contempteurs, je ne mentirai pas, passez votre chemin, Michel Houellebecq ne changera jamais.

AL

Liens:


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jeudi 25 juillet 2013

La Vie d'une autre de Frédérique Deghelt adapté par Sylvie Testud

Je vous parlais la semaine dernière de mon coup de cœur des vacances: La Vie d'une autre de Frédérique Deghelt.

Dandelion ayant (aussi) pour vocation de faire le focus sur des adaptations ciné, je me suis naturellement fait séduire par celle, éponyme, réalisée librement par Sylvie Testud et dont c'est la première expérience du genre.


L'adaptation de La Vie d'une autre, est une libre adaptation, disais-je. Car si nous y retrouvons bien Marie et son mari Pablo, ce ne sont pas les Marie et Pablo du roman de Frédérique Deghelt mais deux nouveaux personnages créés pour l'occasion.


En effet, Marie n'est plus la femme au foyer, mal dans sa peau dans l'ombre de Pablo un réalisateur à succès. Dans le film de Sylvie Testud, les rôles sont inversés. Marie, interprétée par Juliette Binoche est une business-woman à succès, n°1 d'une multinationale spécialisée dans le marketing. Elle a depuis longtemps pris une distance avec sa famille et laissé la gestion des taches quotidiennes et l'éducation de son fils Adam à Rita, la femme de ménage et Mona la nourrice. Ainsi, son couple avec Pablo (Mathieu Kassovitz), dessinateur de BD qui rencontre enfin le succès escompté, a volé en éclat puisque une procédure de divorce est en court.

Bien entendu, l'idée de départ du roman y perdure: Marie, à 40 ans, se réveille un beau matin en pensant qu'elle en a 25. Elle a oublié 15 ans de sa vie et va devoir reconquérir l'homme qu'elle vient à peine de rencontrer.

Première oeuvre chroniquée sur Dandelion dans ces deux formes, l’adaptation s'avère un pendant agréable au film où elle ne souffre en rien de la comparaison avec le roman, l'un offrant une véritable auto psychanalyse doublée d'un raisonnement sur le couple moderne, quand l'autre sert une comédie efficace, pleine de rythme ou Juliette Binoche rayonne.

AL

Liens:

http://www.telerama.fr/cinema/sylvie-testud-comedienne-obstinee-realisatrice-pressee,71135.php


LA VIE D'UNE AUTRE - BANDE ANNONCE OFFICIELLE par ARPSELECTION


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mercredi 17 juillet 2013

La Vie d'une autre de Frédérique Deghelt

Et bien voilà, les vacances sont (déjà) terminées...

Au revoir soleil gardois qui semble tout de même m'avoir suivi, plus de 30°C sur Paris cette semaine et combien de plus dans le métro - penser à la douche fraîche, au brumisateur et à le feuille de menthe demain matin - ; au revoir plages du Grau du Roi et les hanches rougies de ma Reine ; au revoir tintement des cigales - la BO officielle de mes vacances, remplacée par les pétards du 14 juillet, dont les stocks n'en finissent plus de se vider (Ça fait trois soirs là quand même !).

Bon, le vacancier professionnel que je suis devenu n'a pas trop le bourdon ce soir, puisque, plutôt que de choisir entre juillettiste ou aoûtien et bien j'ai choisi, depuis quelques années, d'être les deux: partir avant tout le monde (savoir négocier avec la maîtresse de la petite) et repartir une fois que tout le monde est revenu (un minimum d'organisation est alors nécessaire en vue d'une sereine rentrée de septembre).

Et comme lecteur professionnel que je suis également, je reviens de cette première partie de vacances avec un jolie coup de cœur littéraire pour une auteure que je n'aurais peut être jamais lu sans être devenu blogueur et comme tout blogueur qui se respecte, twittos, Frédérique Deghelt.

http://blowawaydandelion.blogspot.fr/

J'avais en fait mis plusieurs ouvrages dans ma valise pour ce séjour (Sagan, Merillon, Sebold et donc Deghelt) tout en sachant éperdument que je n'aurais pas le temps de les lire tous. Essayer de lire au bord d'un piscine avec un minimum d'attention, tout ayant un œil sur une petite fille de 3 ans devenue en quelques jours fanatique de toboggan aquatique et vous comprendrez que cela tient de la prouesse !

Le seul que je suis donc parvenu à débuter et à achever (pur hasard ou intuition éprouvée de lecteur avisé ou peu être un peu des deux...) est ainsi La Vie d'une autre un roman idoine pour vos vacances, si vous lisez ce billet en quête d'idées de lecture.

Idoine tout d'abord parce ce livre regorge de soleil, une partie de l'intrigue se passant dans un corps ferme rénové, près d'Uzès (dans le Gard donc, pour les mauvais en géographie, a quelques kilomètres de mon lieu de villégiature) comme si celui-ci m'avait été conseillé par l'office du tourisme du coin.

Voilà pour le personnel, mais il faut tout de même que je vous parle un peu du livre.

http://blowawaydandelion.blogspot.fr/

Marie, 25 ans, vient de trouver un nouveau job. Pour fêter cela, elle passe la soirée dans un restaurant marocain. Une bonne cuite et un coup de foudre pour un bel argentin, Pablo, auprès de qui elle termine la nuit et se réveille donc le jour suivant, à ses cotés, projetée 12 années plus tard et mère de leurs trois enfants.

Et alors que l'on pourrait s'attendre à un roman quelque peu fantastique comme Marc Levy ou Guillaume Musso nous en pondent un tous les ans (petite pointe d'ironie mais les deux écrivains français les plus bankable réussissent tout de même la prouesse de faire lire des gens qui n'aime pas ça et rien que pour cela, ils ont mon profond respect), rien de cela puisque Frédérique Deghelt nous plonge en fait, avec La Vie d'une autre dans une véritable enquête psy.

"Je suis dans un état presque identique à ceux qui vivent un deuil, mais à l'inverse d'une perte, ce sont pour moi des apparitions successives qui me plongent dans une totale hébétude."

Marie n'est pas la victime d'une faille inter temporelle - à l'inverse du film Camille redouble, de Noemie Lvovski, où Camille est projetée dans son passé -, mais d'une amnésie.
Et après le (re)apprentissage du quotidien de mère, de femme d'un foyer et d'amante d'un homme qu'elle ne connait que depuis quelques nuits, débutera sa quête pour connaitre les raisons de ce volontaire effacement des souvenirs de toute une partie de sa vie, que son inconscient ne semblait plus pouvoir supporter.

En filigrane de cette enquête, l'on trouve également un véritable essai sur la relation de couple, sur la nécessité d'entretenir la flamme et sur ce dur apprivoisement du temps, où bons mots, humour et ironie se côtoient à parts égales:

"Le compte commun est un engin de culpabilité"

"un couple, c'est une association de malfaiteurs"

"Le bonheur, ça ne se vole pas, ça se construit"

"laisser l'autre libre, c'est l'aimer"

"Mon amour, mon amour, toi et moi nous ne ferons qu'un... Oui mais lequel ?...".

La Vie d'une autre a un dernier atout. Il est court, 252 pages dans sa version poche.
Lorsque j'entame la lecture d'un roman quelconque dans un endroit inhabituel comme le lieu d'un séjour, il m'est pénible de ne parvenir à l'achever avant le retour, au risque de n'oser le ré-ouvrir ensuite. J'aime associer un ouvrage et l'endroit ou il a été "visité".
Si comme moi, vous privilégiez ainsi les bouquins courts lors de vos voyages ou si vous êtes pris par ces nouvelles habitudes du lecteur moderne privilégiant les formats de plus en plus courts à des fins d’enchaînement et dont le nombre de pages d'un ouvrage potentiel s’avère être un critère rédhibitoire quand il ne devrait être que rébarbatif, La Vie d'une autre ne peut que vous contenter.

Et pour vous qui avez lu ce billet et qui allez donc emmener La Vie d'une autre dans votre sac, vous ne prendrez donc pas le risque de devoir l'achever dans votre lit, vos toilettes, les transports en commun ou tout autre endroit ou vous avez l'habitude de vous adonner à la lecture et ne risquerez donc pas d'être confrontés un peu trop violemment au phénomène de La madeleine de Proust (proportionnellement douloureux à la qualité de votre séjour) puisque, au contraire de Marie vous n'avez pas la possibilité, à des fins de bien-être psychologique, d'effacer une partie de votre mémoire.

AL

Liens:

http://radioteuse.blogs.nouvelobs.com/archive/2011/11/16/frederique-deghelt.html


La vie d'une autre de Frédérique Deghelt au... par livre-de-poche



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