Bienvenue sur Dandelion

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Le blog estampillé Littérature 2.0

Chroniques littéraires et observateur de la dématérialisation du Livre

mardi 24 décembre 2013

Livre numérique jeunesse: Princesse Esther à l'ail et au Munster

Et pourquoi ne pas offrir un ebook à l'un de vos proches ? C'est ce que propose l'éditeur numérique Booxmaker avec la possibilité d'envoyer, en quelques clics, un livre numérique de son catalogue. 

Romans (policiers noir, SF), nouvelles, saga, ou le tout nouvellement lancé par l'éditeur, dans sa catégorie Jeunesse: Princesse Esther à l'ail et au munster. 

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Cet ebook, joliment écrit en rimes et illustré avec soin, raconte l'histoire d'une princesse, Esther, ayant tout d'une princesse à un petit détail près... Je n'en dit pas plus, le titre est suffisamment explicite.  

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Livre interactif (Possibilité d'envoyer une lettre à l’héroïne, puzzle intercalé, personnages clicables...) pour le jeune public (6-9 ans), Princesse Esther à l'ail et au Munster peut également convenir à un public plus jeune, le texte pouvant être lu par un simple clic. Il fera également sourire les parents avec son humour tout particulier et notamment un carte de France des spécialités avec par exemple la Carbonade qui rend maussade ou le Coulomiers qui sent des pieds...

Une jolie découverte à mettre au pied des sapins... vituels...

AL


samedi 21 décembre 2013

Running man de Stephen King et son adaptation de Paul Michael Glaser

Ceux qui se baladent régulièrement sur la blogosphère connaissent sans doute cette coutume qui y est de plus en plus répandue: celle de se fixer, à soi même ou entre sa communauté de blogueurs, des challenges de lecture.

Trop peur de l'indigestion, je préfère pour ma part me fixer de simples thèmes de lecture. C'est ainsi qu'en 2013, j'ai initié celui des grands romanciers américains. Ainsi, Jonathan FRANZEN, Tom WOLFE, Philippe ROTH, John IRVING, Toni MORRISON, William STYRON, Don DeLILLO ou encore Richard POWERS ont déjà, ou viendront agrémenter dans le futur la rubrique "Livres" de Dandelion.

Et alors que Stephen King est venu nous rendre une petite visite en novembre, que ce dernier est assurément l'un d'entre-eux (les grands romanciers américains), une sous-catégorie est venue se greffer à la première et ma PAL (autre terme emprunté à la blogosphère, qui, pour les non-initiés, signifie Pile A Lire, et notion, que pour le coup, j'ai fait mienne) est venue s'agrémenter de certains titres du King: Histoire de Lisey, Sac d'OS, Les 3 tomes de Ça, Chantier; la fin d'année 2013 sera identique au début 2014, accompagnée de Stephen King.
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C'est d'ailleurs, à ce titre que je me suis replongé dans un roman qui n'était pas dans mes aspirations de lecture initiales et que j'ai retrouvé, parmi d'autres titres du King dans un carton abandonné (sacrilège) lors d'un déménagement un peu trop hâtif ; celui-ci ayant aussi l'avantage d'être un roman court, suffisamment pour me faire patienter le temps de recevoir par la poste ce que j'avais réellement choisi: Running Man.
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Description de l'éditeur:

Premier quart du XXIe siècle. La dictature s'est installée aux États-Unis. La télévision, arme suprême du nouveau pouvoir, règne sans partage sur le peuple. Une chaîne unique diffuse une émission de jeux suivie par des millions de fans : c'est " La Grande Traque ". Ben Richards, un homme qui n'a plus rien à perdre, décide de s'engager dans la compétition mortelle. Pendant trente jours il devra fuir les redoutables " chasseurs " lancés sur sa piste et activement aidés par une population encouragée à la délation. Tous les moyens sont bons pour éliminer Ben Richards... Dans ce livre terrifiant, le maître incontesté du suspense, le grand écrivain américain Stephen King, alias Richard Bachman, nous fait vivre cette diabolique course contre la mort sans nous laisser un instant de répit. Fascinant.
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RUNNING MAN: LE ROMAN

Roman court (245 pages dans sa version poche) en rapport aux pavés dont nous habitue aujourd'hui Stephen King alias Richard Bachman, Running Man est un roman d'anticipation dystopique (contre-utopique) de la trempe de 1984 de George Orwell ou de Fahrenheit 451 de Ray Bradbury et qui imagine l'Amérique en 2025 sous la dictature et en proie à une terrible crise économique. Le Libertel, allégorie de notre téléviseur adoré sert de contrôle des esprits et ne diffuse plus que sur un seul canal et un genre unique de programmes, les jeu. Ben Richard, chômeur et père d'une petite fille malade décide de participer aux sélections pour pouvoir acheter des médicaments et la sauver. "Réussisant" celles-ci, il participe au jeu roi du Libertel, "La Grande Traque" où il devra survivre le plus longtemps possible, poursuivi par "Les chasseurs" et épié par tous les citoyens cherchant la récompense. Et contre toute attente Richard va s'avérer être le meilleur candidat que le programme n'a jamais connu.

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Chapitré de façon originale au compte à rebours (de 100 à 0), Running Man est un roman qui a longtemps été boudé par les fans du King, la couverture représentant la tête Arnold Schwarzenegger, icone kitsch y étant forcement pour quelque chose. Depuis quelques années, ce n'est plus le cas (merci Le Livre de Poche) et le roman a tout pour redevenir un must du roman de SF d'anticipation alors qu'une de ses pâles copies, Hunger Games surfe sur la vague du succès.

Mais au fait, avec l’avènement de la TV réalité, Running Man est-il toujours vraiment une dystopie ?
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RUNNING MAN: L'ADAPTATION
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Le synopsis:

2017. Un policier est arrêté pour avoir désobéi aux ordres en refusant de tirer sur une foule innocente et affamée. Lorsqu'il s'évade de prison, il est remarqué par un animateur de télévision qui veut l'engager (contre son gré) pour son émission The Running Man dans laquelle un homme doit échapper à des tueurs lancés à ses trousses afin d'être libéré de prison.

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Il ne reste aujourd'hui pas grand chose à garder de l'adaptation de Paul Michael Glaser qui n'a pas su faire sa place au cinéma et qui a migré aujourd'hui dans la réalisation de série TV (Esprits Criminels, Las Vegas...), d'autant plus que celle-ci n'avait à l'époque pas gardé grand chose de l'oeuvre initiale de Stephen King.
Libre adaptation, elle avait été taillé pour un seul homme: Arnorld Schwarzenegger.
Exit la chasse à l'homme mortelle au milieu de l'Amérique, Ben Richard est devenu un personnage froid pour qui l'emphathie est impossible et qui évolue dans un espèce de cirque comico-mortel, allégorie des joutes des gladiateurs d'antan.
A part si vous êtes un grand nostalgique de l'acteur autrichien, que vous avez décidé de revoir toute sa filmographie avant la sortie de TERMINATOR 5 fuyez ce nanar kitch, il y a bien d'autres films à voir et si vous cherchez dans le même thème de la dystopie préférez lui Blade Runner ou Mad Max.

Bon, il demeure tout de même un vrai intérêt au visionnage du film: voir évoluer Arnold dans son collant jaune totalement ne pourra que vous faire sourire...

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AL




AND NOW READ A MOTHA FUCKIN BOOK !!!!!

samedi 14 décembre 2013

La tournée française de Stephen King

Comme vous le savez surement (dans le cas contraire, mais où étiez-vous ?) Stephen King, en ce mois de novembre, s'est rendu en France pour la toute première fois à l'occasion de la promotion de son dernier roman Docteur Sleep.

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Vous êtes fan, ce billet ne vous apprendra rien ou presque. Pour les autres, j’espère qu'il vous convaincra de le découvrir si tant est que vous ne l'ayez jamais lu. Car si vous choisissez judicieusement les bons libres (je vais y revenir), vous y passerez assurément quelques heures (jours ?) délectables.

Stephen King, un écrivain de genre ? Pas exactement.

Stephen King a longtemps été considéré comme un écrivain de genre, un auteur spécialisé dans la littérature d'épouvante, de fantastique. Il est vrai que ses premiers succès - Carrie (1974), Salem (1975) et Shining (1977) - plaident indéniablement en faveur de cette thèse.

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Mais aujourd'hui cette étiquette n'est plus tout a fait juste. En 1999, Stephen King fut la victime d'un grave accident (il fut renversé par une camionnette pendant sa balade quotidienne ; accident qui faillit lui coûter la vie), événement qui - comme si la peur de le perdre à tous jamais et de manquer quelque chose de fondamentale avait contraint certains à se pencher plus attentivement sur son oeuvre - marqua un renouveau criant plus dans la considération de la critique que dans son écriture elle même qui pour ma part, avait déjà atteint son apogée pendant la décennie 1990 (Bazzar, Jessie, Dolores Claiborne, Rose Madder, La Ligne verte, Sac d'os). Stephen King fut enfin reconnu par ses pairs en 2003 année où il reçu le National Book Award pour l'ensemble de sa carrière.

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Malgré ce prix, de nombreux critiques et universitaires continuèrent de tirer à boulets rouges sur cet auteur "populaire" dont il est vrai, le succès ne s'est jamais démenti. Stephen King, c'est 40 ans de carrière et 56 livres publiés, soit plus d'un par an et 350 millions d'exemplaires vendus à travers le monde pour cet écrivain "roi" de la narration, maître dans l'art de créer "des personnages ordinaires confrontés à des situations extraordinaires" et chroniqueur sans complaisance de l'évolution de la société américaine contemporaine.

Stephen King et le cinéma

Stephen King, c'est aussi du pain béni pour le cinéma. J'ai déjà parlé il y a peu de Shining de Stanley Kubrick et alors que sort cette semaine une nouvelle adaptation de Carrie réalisé par Kimberly Peirce, il est sans doute, à ce jour, l'écrivain dont l'oeuvre est la plus adaptée. Certaines sont de véritables calamités mais il demeure tout de même de véritables perles, à jamais inscrites à jamais au panthéon du cinéma comme Misery de Rob Reiner, La Ligne verte ou encore Les Evadés toutes deux réalisées par Frank Darabont.  Pour en avoir le cœur net, ne ratez surtout pas le hors-série que leur consacre Mad Movies, disponible le 21 décembre prochain.

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Stephen King, "roi" de la nouvelle

Tout ces titres de livres vous ont donné le tournis ? Vous êtes un peu fainéant, aimez les histoires courtes et fuyez les romans fleuves ? Stephen King a également œuvré pour vous. Auteur de centaines de nouvelles, il excelle également dans ces histoires plus (les deux recueils de 4 nouvelles ou courts romans Différentes Saisons publié en 1982 ou Nuit Noire, étoiles mortes en 2012) ou moins courtes (recueil Danse macabre publié en 1978 ou Brume en 1985) que les fans reçoivent toujours avec une certaine excitation ; plusieurs histoires dans le même livre n'en ai que plus jouissif.

Par quel(s) livre(s) du King commencer ?

Alors que lire en premier si l'on s’apprête à découvrir (quelle chance vous avez) l'oeuvre de King ?
Même si ce choix est très personnel, je m'y prête volontiers:

Les romans:
- parmi les classiques de l'épouvante: Carrie, Shining et le roman (en 2 ou 3 tomes, selon l'édition) ÇaSimetierre et Jessie

-  dans le genre fantastique: La Ligne Verte et Dôme

- les romans dont les personnages principaux sont des écrivains: Misery, La part des ténèbres (encore à ce jour mon King préféré), Histoire de Lisey ou Sac d'Os

Les recueils de nouvelles: Différentes Saisons, Danse macabre et Brume

La perle uchronique: 22/11/63.

Sa saga fantasy: La Tour Sombre.

La tournée française de Stephen King

Et puisque que vous avez surement cliqué sur cette page pour en savoir plus sur la folle semaine de Stephen King en France, ce qui suit est pour vous:

Résumé du périple de Stephen King par le site Club Stephen King:

http://club-stephenking.fr/2130-stephen-king-va-venir-en-france

Et celui de l'autre site de référence sur l'auteur www.stephenkingfrance.fr:

http://stephenkingfrance.fr/stephen-king-en-france/

AL

Liens:

La conférence de presse du 12 novembre:



Article Télérama du 12 novembre "Stephen King, l'Amérique et ses démons:

http://www.telerama.fr/livre/stephen-king-quarante-ans-qu-il-nous-epouvante,104396.php

Emission La Grande Librairie du  14 novembre:



Interview le mouv (radio) du 15 novembre:



La superbe page concocté par le moov sur son site internet:

http://www.lemouv.fr/evenement-stephen-king-l-interview-exceptionnelle

La vidéo de la soirée au Grand Rex du samedi 16 novembre:





mardi 26 novembre 2013

L'extraordinaire voyage du Fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikéa de Romain Puértolas

Les jurys des grands prix littéraires ont rendu leurs verdicts, L'invention de nos vies de Karine Tuil n'a donc pas été primé, ni pour le Goncourt remporté par Pierre Lemaître avec Au revoir là-haut ni pour l'Interallié remporté par Nelly Alard et Moment d'un couple. Karine Tuil ne s'est pas non plus vu décerner le Renaudot remporté par Yann Moix et son pavé Naissance. Mais pour ce dernier prix c'est beaucoup moins étonnant puisque L'invention de vies n'avait pas été retenu dans sa liste initiale...

Ce qui pouvait être surprenant c'est d'y trouver un livre à la couverture tapageuse et multicolore, ressemblant plus à un publicité qu'à une reliure, L'Extraordinaire voyage du Fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikéa de Romain Puértolas, dont le genre sur lequel il surfe le "feel-good" - c'est à dire cette littérature légère, résolument optimiste et qui tend modestement à redonner le sourire et ainsi à contribuer au bonheur de ses lecteurs - n'est habituellement pas mis en avant par ces différents prix prestigieux.

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Quatrième de couverture:

Un voyage low-cost … dans une armoire Ikea ! Une aventure humaine incroyable aux quatre coins de l’Europe et dans la Libye post-Kadhafiste. Une histoire d’amour plus pétillante que le Coca-Cola, un éclat de rire à chaque page mais aussi le reflet d’une terrible réalité, le combat que mènent chaque jour les clandestins, ultimes aventuriers de notre siècle, sur le chemin des pays libres.
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Après M. Le Commandant de Romain Slocombe (2011) et La Vérité sur l'Affaire Harry Quebert de Joël Dicker (2012), tous deux sélectionnés dans la liste initiale du Goncourt ces deux dernières années, j'avais donc cette année jeté mon dévolu sur L'invention de nos vies de Karine Tuil.

Mais de cette rentrée littéraire 2013, un autre livre m'avait donc interpellé, pourtant clairement aux antipodes des mes lectures habituelles, mais histoire de momentum, j'avais clairement besoin d'une petite lecture récréative qui, morosité ambiante, allait moi aussi, je l’espérais du moins, me redonner le sourire pour aborder sereinement le prochain pavé de ma PAL.

Je dois également avouer que je souhaitais aussi comprendre le pourquoi de ce véritable phénomène de librairie (près de 100 000 exemplaires vendus en France, des traductions prévues dans plus de 35 pays et une adaptation en cours).

Alors ?

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Alors, L'Extraordinaire voyage du Fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikéa de Romain Puértolas n'est clairement pas le livre de l'année. Il ne cherche pas à l'être d'ailleurs. Mais après cette parenthèse inattendue dans mon parcours de lecture, je comprends un peu mieux le buzz y afférent. Car à part peut-être le Demain, J'arrête de Gilles Legardinier, le genre de ces ouvrages, dont les succès ne se démentent pas ces derniers mois, était jusqu'alors assez peu testé par les auteurs français. Alors, lorsqu'un français s'y mit enfin, le triomphe était inévitable; la prime au précurseur.

http://blowawaydandelion.blogspot.fr/Dès les premières pages, nous trouvons bien ce que nous étions en droit d'attendre, une histoire brève (253 pages), complètement loufoque (un road trip aux quatre coins de l'Europe et même jusqu'à la Lybie postkadhafiste avec une histoire d'amour et de nombreux rebondissements), avec des personnages originaux (Ajatashatru Lavash le héro du livre, indien et Fakir de profession, venu en France pour acheter un lit à clous, Gustave Palourde un conducteur de taxi Gitan, arnaqué par l'indien et voulant se venger ou encore un clone de Sophie Marceau, Sophie Morceau qui va aider l'indien dans son extraordinaire voyage), pleine d'humour (notamment de nombreux jeux de mots sur les noms des personnages comme pour celui du héro prononcé tantôt  j'attache ta charrue, la vache, achète un chat roux ou j'ai un tas de shorts à trous)  qui n'est pas sans rappeler celle d'Allan Karlsson dans Le Vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire du (suédois) Jonas Jonasson, l'épopée historique en moins mais avec une réflexion sur le statut des clandestins (demande expresse de l'éditeur rajoutée a posteriori au manuscrit initial), compagnons d'infortune d'Ajatasharu et donnant une touche de profondeur au récit.

Romain Puértolas ne cesse de répéter dans ses interviews qu'il a écrit son livre sur son portable, dans le RER, sur le trajet quotidien le menant de son domicile à son lieu de travail.
De quoi attiser encore plus la curiosité et de comprendre qu'un buzz littéraire n'est pas toujours un phénomène surnaturel.

AL

Liens:

http://www.metronews.fr/culture/romain-puertolas-son-fakir-a-egaye-la-rentree-litteraire/mmkc!gP8vwmEQZvJLk/

http://www.ledilettante.com/livre-9782842637767.htm

http://www.lefigaro.fr/livres/2013/10/30/03005-20131030ARTFIG00482-puertolas-revele-les-secrets-de-son-fakir.php


And now, don’t waste your time on Dandelion and will to read a fucking book !

mercredi 20 novembre 2013

Ligne 4 d'Adrien Lombard

En ce mois de novembre, le slam est à l'honneur. Car même si l'euphorie est un peu retombée depuis 2007 et son avènement aux Victoires de la musique de la même année (relire le billet sur Patients de Grand Corps Malade) la sortie d'un album de l'une de ses têtes de file est toujours un événement. 

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Avec Funambule, Grand Corps Malade sort son 4ème opus et même si celui-ci - c'était déjà sans doute le cas pour le précédent Troisième Temps - a sans doute perdu en puissance (je veux parler des textes, aux thèmes globalement moins graves), il lui permet de se renouveler grâce à des arrangements originaux et des collaborations toujours plus prestigieuses. Mais de cela, j'y reviendrai bientôt.
Plus personnellement, il me rappelle que c'est aussi par cet art que j'ai écrit mes premiers textes personnels dont un pour qui j'ai une affection particulière et que j'ai décidé d'exhumer aujourd'hui. Celui-ci s'appelle Ligne 4.

Je veux t’emmener en balade
Et même si d’un premier abord celle-ci va te paraître un peu fade
Fais-moi confiance et laisse-toi guider dans cette promenade extraordinaire
Qui sans t’entraîner sur des kilomètres ni emprunter la voie des airs
Va pourtant te transporter
Vers de singulières contrées
Car nous allons ensemble revisiter des territoires
Des lieux mythiques, magiques, teintés d’histoire
Et pour ce faire pas besoin de te ruiner
Car le vecteur de ce voyage un peu particulier
N’est autre que ce transporteur souterrain
Des profondeurs de la ville ou plutôt de ces viscères
Ce ver vert et blanc de fer et de verre
Qu’à l’origine on appelait le Métropolitain
Et plus précisément de cette ligne que je connais si bien
Devenue le compagnon de mon quotidien
Alors prépare toi, saisis ces mots quatre à quatre
Et traverse avec moi cette ligne du métro de Paris qui en vaut quatre
Tu m’as peut être vu venir aujourd’hui c’est moi le pilote sur la ligne 4

Nos deux premières étapes vont nous permettre de rendre hommage
A deux valeureux meneurs d’hommes qui tout au fond des ages
Protégèrent héroïquement et jusqu’à l’indicible
Leur patrie assiégée par l’ennemi dont ils étaient la cible
Alors arrêtons-nous un instant à la station Alésia
Et pour ce mythe avec moi recueille-toi un chouia
Souviens-toi de cet homme qui combattit César et son armée pléthorique
Et ne rendit les armes, qu’encerclé et affamé, le grand Vercingétorix

Au milieu de la place Denfert-Rochereau
Un lion colossal témoigne des exploits d’un autre héros
Qui parvint à défendre victorieusement les siens
Et sa ville de Belfort contre l’envahisseur prussien
Son exploit fut tel que pour son courage de plomb
A l’ancienne place d’Enfer on lui donna son nom
Cette place nous permet aussi une visite
Nous mutant soudainement en organisme lombric
Alors plonge avec moi et découvrons ce monde
Fait de tombes de décombres et où règnent les ombres
Prends ton temps, inspecte de fonds en comble
Et enfin succombes pour les sombres Catacombes

Maupassant Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir
Serge Gainsbourg, Georges Sand et Charles Baudelaire
La station c’est Raspail et elle nous permet d’entrevoir
L’esprit de ces poètes qui semble encore embaumer l’air
Alors errons un moment dans ce cimetière du Montparnasse
Qui nous rappelle au bon souvenir de ces génies du verbe
De toutes ces plumes sèches jadis touchées par la grâce
Qui ici c’est un comble sont encore mangées par les « vers »

Notre nouvelle halte t’oblige à un choix cornélien
Nous venons de déboucher de la Station Vavin
De ces deux fameux comptoirs il te faut choisir ton camp
Comme les Montparnos durent le faire en leurs temps
Le Dôme aux atours Art déco et ses délices de la mer
Prisé à l’époque par Claudel, Hemingway ou bien Henry Miller
Ou la Coupole et son dancing qu’affectionnait tant la Baker
Et où Giacometti, Picasso ou Dali aimèrent lever leurs verres

Nous stoppons maintenant à Montparnasse Bienvenüe
Et après avoir compris le clin d’œil pour son concepteur
Abandonne encore le métro tu ne seras déçu
Sors, lève les yeux mais rassure toi il y a un ascenseur
Qui te mènera tout droit jusqu’au « Ciel de Paris »
Ou s’offrira à toi, c’est sûr, une des plus belles vues de ta vie
           
Après un crochet par la rue de la Gaîté et ses nombreuses attractions
Ces restaurants, ces salles célèbres et son rideau de la tentation
Continuons notre périple nous amenant à St Placide
Ferme-les yeux un instant sois tranquille je suis ton guide
Pour te mener au cœur de ce parc aux riches atours
Où trône un joyau florentin, le jardin du Luxembourg
Rouvre les yeux et entame cette ballade sur cette enclave de Toscane
Oublie le macadam et flâne au milieu des ses dames sans âme
Qui t’accompagne dans ce calme voyage en pays de Cocagne
Salue la mécène de ces lieux au pied de la fontaine portant son nom puis gagne
Cette place de la mémoire où nos grands Hommes ont entamé leur dernier somme
Pendant que non loin d’autres prennent forme sur les bancs de la Sorbonne

Lâché désormais à Saint Germain-des-près
Ici, aie bien conscience de où tu mets les pieds
Car tu pénètres sur le noble et fertile terrain des germanopratins
Depuis des lustres célébrés comme le village des écrivains
Et même si le quartier a sûrement perdu de sa magie d’antan
Si les boutiques et les libraires ont disparu depuis longtemps
Contribue avec moi à faire taire les sceptiques et réfractaires
Imprègne-toi de cette atmosphère encore marquée par le sceau littéraire
Et viens voguer comme moi sur les chemins de l’inspiration
Arme-toi d’une feuille de papier et de ton plus beau crayon
Et Installe-toi à l’une des tables du légendaire café de Flore
Et lentement, avec patience, laisse donc les rimes éclorent

Envie d’un bon resto d’un verre ou d’une bonne toile
C’est alors vers Odéon que nous devons faire voile
Mais avant de profiter des atouts de ce quartier si vivant
Colonisés par l’étranger et pléthore d’étudiants
Salut un des acteurs majeur de la révolution
Et de notre patrie initiateur de la République
A l’aplomb véritable mais au destin si tragique
Erigé place de l’Odéon, reconnaissez Danton  

Ce monument que l’on distingue à peine débouchant du tunnel
Vers qui la foule s’amoncelle dans ce perpétuel rituel
Et trône solennel c’est la fontaine Saint Michel 
Elle constitue le point de départ d’une promenade essentielle
Qui nous permet d’admirer successivement
Ces lieux qui depuis toujours nous parlent tant
Passons au pied de la mystique Notre Dame 
L’une des Sept merveilles de Paname
Puis consolons l’antique Pont Neuf
Depuis peu, de ses amants, devenu veuf
Longeons le quai de Conti et ses bouquinistes
Et après un instant méditatif devant l’institut de France, en piste
Pour la traversée de la passerelle des Arts
D’où les toiles des peintres inexorablement se parent
Avant de déboucher au milieu de la cour carrée
Jetons un dernier œil sur l’Ile de la Cité
Et contemplons la majestueuse Pyramide du Louvre
Couvant fièrement ses innombrables œuvres telle une louve
Assis au milieu des sculptures du jardin des Tuileries
Considère pour finir, ce cadeau de Méhémet Ali
Dressé au beau milieu de la place de la Concorde
Là, où une avenue un brin connue, déborde

Notre nouvel arrêt sans intérêt au premier abord
A pourtant le mérite de battre des records
Alors, bravo à toi si tu t’extirpes de ses humaines ondes
Car tu es au cœur de la plus grande station du monde
Mais c’est tout de même un peu plus qu’un flipper original
Ose donc braver les dangers de la station Châtelet-les Halles
Et à toi l’accès au Louvre de la populace
Le temple du shopping, l’énorme Forum des Halles

Une énième escale par l’ancien Temple des Templiers
Ou par le Marais le nouveau quartier « gay »
N’oublions pas non plus la méconnue Porte Saint Martin
Au moment où notre périple touche à sa fin
Mais maintenant il faut penser à recueillir les souvenirs
Alors, viens avec moi, je t’emmène au marché des plaisirs
Au cœur de ce quartier de la Goutte d’or
Qui rebute certains mais crois moi ils ont bien tort
Car de Château d’eau ou du métro Gare du Nord
C’est le meilleur moyen pour remplir ta malle de trésors
Le marché Barbes c’e n’est pas que le marché aux voleurs
Ecoute et renifle c’est aussi le carrefour des couleurs
Où les mots et les étals ont un doux parfum exotique
Venus, de Chine du Maghreb ou du cœur de l’Afrique   
C’est cette France là que j’aime, cette France multiculturelle
Ou les communautés se respectent et évitent les querelles

Nous voilà à la fin de cette balade illusoire
C’est bientôt le moment de sortir les mouchoirs
Mais comme je ne veux pas te décevoir
J’enfile encore le costume de faire-valoir
Et au sortir de la station Château-Rouge
Vais te faire profiter de ce faubourg pas farouche
Où les femmes ont tombé leurs airs de Sainte-nitouche
Et dévoilent leurs atouts dans la « féerie » du Moulin Rouge
Pour finir grimpons tout en haut de ce perchoir
Au cœur de cette sacrée butte allons donc nous asseoir
Face à ce céleste panorama s’offrant à nos regards
C’est ici que j’ai choisis de te dire au revoir
Mais s’il t’est difficile de tourner la page
Je t’invite à accomplir toi-même ce voyage
Alors fonce chez ce voyagiste si décrié
Et oui je parle bien de la RATP
Prend ton ticket évite les détours
Et plonge dans les méandres de Paris et les couloirs du temps
Qui te mèneront ainsi de la porte d’Orléans

A celle… de Clignancourt

samedi 16 novembre 2013

Shining de Stanley Kubrick adapté du roman de Stephen King


Si vous suivez régulièrement Dandelion depuis sa naissance vous savez que je voue un véritable culte pour l'auteur américain Stephen King (à ce titre relisez le billet sur L'Age des Miracles de Karen Thompson Walker).

Et si vous vous intéressez aussi un tant soit peu à l'actualité littéraire vous n'avez bien sûr pas manqué que le maître de l'épouvante est pour la première fois en France cette semaine dont le point d'orgue sera une conférence/rencontre au Grand Rex le samedi 16 novembre 2013 à laquelle j'aurais le privilège d'assister parmi environ 2000 autres chanceux (promis il y aura un large billet consacré à celle-ci) et qui a pour but principal de promouvoir son nouveau roman Doctor Sleep.

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La vie de beaucoup de personnages de Stephen King reste en suspens une fois que les romans dans lesquels ils évoluent s'achèvent. Certains ne seront, au grand dam de certains fans, sans doute jamais repris par l'auteur pour de nouvelles créations. Ce ne sera pas le cas de Danny Torrance.

Stephen King avoue à demi-mot avoir décidé d'exhumer Danny Torrance, le personnage central de son nouveau roman - et l'un de ceux d'un de ces plus grands succès, ShiningDanny est le fils de Jack Torrance - de part l’insistance de certains de ces fans qui lui ont souvent demandé ce qu'était devenu Danny après avoir été sauvé in extremis de la folie de son père.

Le désir de leur répondre a finalement pris le pas sur d'autres histoires et nous allons enfin savoir ce qu'est devenu Danny.

Mais avant cela revenons un peu à l'origine du mal, à cette histoire fondatrice de l'oeuvre colossale de Stephen King qu'est Shining.

Bien entendu, avant cette conférence il me fallait bien réviser un peu. Trop de livres dans ma PAL, je n'ai pas eu le courage de me replonger dans ce roman pourtant magistral. Mais j'avais de la chance, Stephen King ayant toujours été du pain béni pour des réalisateurs en quête d’histoires à raconter et Shining étant sans doute l'adaptation la plus connu dans l'oeuvre de King, j'avais une alternative en or massif. En ressortant une vieillerie de ma DVD-thèque, je troquai donc une longue séance de relecture (mon Dieu il y a tellement de livres à lire qu'il m'est sacrilège de devoir en honorer certains une seconde fois... ) pour une séance de visionnage d'à peine deux heures..
J'avais tout de même un problème. Le Shining de Stanley Kubrick est l'une des adaptations de ces romans les plus détestées du maître qui la qualifie même de véritable trahison envers son oeuvre initiale. Alors ?

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Alors, j'ai fait fi de tout cela. Et le constat reste le même pour tous ceux et celles qui en ont aussi fait l’expérience. Ces deux œuvres - roman et adaptation - sont toutes deux des chefs d'oeuvre.
Et l'on en revient donc a cette question majeure lorsque l'on se penche sur l'adaptation cinématographique: un film peut il être parfaitement fidèle au roman/livre qu'il adapte ?
C'est bien sûr une gageure.

Shining restera un roman majeur de la littérature d'épouvante mais également un grand classique du cinéma d'horreur. Retranscrire fidèlement/littéralement 300, 500 pages en 2 ou 3 heures d'images est tout bonnement impossible. Ces deux formes artistiques sont ainsi intimement liées, se nourrissant mutuellement mais foncièrement différentes dans la manière de les aborder. Certains réalisateurs, attirés par le succès obligé de l'adaptation de Stephen King s'y sont d'ailleurs perdu par obligation de fidélité. C'est peut être cela que n'a pas supporté Stephen King: Kubrick, en ayant fait des choix très personnels quant à la façon de retranscrire cette histoire à l'écran a tellement transcendé le roman qu'il en a créé une nouvelle oeuvre, tout aussi jouissive, et ce, malgré ses "trahisons" envers le roman.

Ainsi, dans le film, Jack Nicholson mange véritablement Jack Torrance le personnage du roman de King. Il en demeure pas moins le rôle de sa vie et l'un des plus puissants du cinéma, tout genre confondu. Et combien de scènes du film de Kubrick sont restées gravées dans nos mémoires et se sont inscrites dans le panthéon du cinéma: Danny, au guidon de son tricycle d'enfant qui tombe nez à nez sur les jumelles l'invitant à venir jouer avec elles "à jamais..., à jamais..." ou encore Jack Nicholson défonçant à coup de hache la porte de la salle de bain de leur chambre pour accomplir sa mission, avec ce plan mythique -dont a été tiré l'affiche du film- ou il passe son visage terrifiant à travers l'interstice.

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J'aimerais toujours autant découvrir, avec une véritable excitation et pour autant qu'elle existent, les adaptations des livres que j'ai préférés. Pourtant, alors que je viens de ranger le DVD dans sa jaquettes il n'y a de cela que quelques heures, je ne me dis pas "Ha quel grand réalisateur ce Kubrick !" mais bien "Stephen King tu es vraiment à mes yeux un génie !".

La littérature plus forte que le cinéma ?

AL
       


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lundi 11 novembre 2013

L'invention de nos vies de Karine Tuil

Il y a des livres qui profitent d'une inespérée sélection pour un prix littéraire pour truster les premières places des Charts et enfin trouver leur public. Et il y ceux, qui dès leur sortie pendant la pré-ouverture estivale de la rentrée littéraire sortent déjà du lot. J'ai entendu parler de L'invention de nos vies de Karine Tuil bien avant sa sortie officiel le 21 août dernier. Le métier de libraire offre ce privilège de pouvoir découvrir les perles de la rentrée avant les autres. Et quand certains de ces libraires se muent en blogueur, le buzz n'est souvent pas très loin.

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Résumé de l'éditeur:

Sam Tahar semble tout avoir : la puissance et la gloire au barreau de New York, la fortune et la célébrité médiatique, un « beau mariage »… Mais sa réussite repose sur une imposture. Pour se fabriquer une autre identité en Amérique, il a emprunté les origines juives de son meilleur ami Samuel, écrivain raté qui sombre lentement dans une banlieue française sous tension. Vingt ans plus tôt, la sublime Nina était restée par pitié aux côtés du plus faible. Mais si c’était à refaire ?
À mi-vie, ces trois comètes se rencontrent à nouveau, et c’est la déflagration…
« Avec le mensonge on peut aller très loin, mais on ne peut jamais en revenir » dit un proverbe qu’illustre ce roman d’une puissance et d’une habileté hors du commun, où la petite histoire d’un triangle amoureux percute avec violence la grande Histoire de notre début de siècle.

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Avant ce livre, je ne comprenais pas bien ce qu'était la puissance lorsque l'on parlait de littérature. Avec L'invention de nos vie, je comprends désormais mieux cette notion tant j'ai reçu de "claques" à sa lecture. En partant d'un triangle amoureux - dont l'on du mal à savoir qui gagne/perd vraiment: Samuel récupérant Nina (je vais en reparler) mais ne parvenant pas à se faire publier et englué dans une modeste carrière d'animateur social dans une banlieue difficile ou Sami(r) qui la perd mais réussit une formidable carrière d'avocat outre atlantique - Karine Tuil explore, avec une écriture à la serpe des thèmes aussi nombreux que le sacrifice/mensonge nécessaires à la réussite, les moteurs de l'inspiration littéraire, la condition de la femme sex-symbol, la concurrence victimaire entre Juifs/arabes, les rapports au sexe, à l'argent, dans ce qui devient une véritable chronique de notre société. 

Karine Tuil est avec l'invention de nos vies, l'auteure de 9 romans. J'en ai donc aujourd'hui 8 à rattraper.
Rarement j'avais lu un roman avec des personnages si bien installés, si réels. Samuel, Sami(r)... et Nina qui hantera, comme les miennes, les nuits de nombreux lecteurs (lectrices ?), le livre refermé.  

"Elle est objectivement  la plus belle femme qu"il ait jamais vue, et c'est à chaque fois qu'il la regarde, fixement ou à la dérobée, la même sidération. Depuis qu'ils sont ensemble, il aurait dû s'habituer, on s'habitue à tout, mais pas à ça. C'est une grande brune aux yeux bordés de noir, aux traits fins, au corps charnu, plein. Elle a des fesses rondes et hautes, une cambrure très marquée, des jambes longues et étonnamment musclées pour une fille dont la principale activité physique est de courir dans les couloirs dur RER ou après son bus. Une femme don chaque geste électrise le moindre acte de la vie quotidienne. Regarde-la lire. Regarde-la travailler. L'observer au moment où elle entre dans une pièce ou traverse la rue est en soi une expérience érotique, non parce que Nina cherche à attirer les regards ou à se placer au centre des choses - elles est trop discrète pour cela et sans posture, sans ambiguïté - mais parce que cette plastique parfaite semble l'entraver. Elle n'est pas libre de ses mouvements ;elle ne peut pas lâcher ses cheveux, mettre un short, un débardeur un peu échancré et sortir prendre l'air. Si elle le fait, si elle investit les territoires de la spontanéité, de la sensualité, elle sera sifflée, abordée, draguée, matée, et pour une fille comme elle, aussi détachée des lois iniques de l'attraction, aussi indifférente aux rapports de séduction artificiels qu'ordonne la vie sociale, c'est insupportable. Visiblement, elle ne sait pas quoi faire de ce corps hypersexué qui aimante, magnétise, quoi qu'elle fasse, et la première pensée du prédateur qui la voit et perçoit son trouble est de la posséder. Avec un tel corps, on devrait fournir le mode d'emploi. Tant de beauté ça encage." 

 J'attends désormais avec une impatience rare, l'adaptation de L'invention de nos vies - je n'ai pas de doute sur le fait que l'inventions de nos vies deviendra très vite un film - avec la curiosité presque malsaine de savoir qui sera l'actrice choisie pour interpréter Nina.
  
Karine Tuil n'a pas eu le Goncourt. L'espérait-elle, tant certains auteurs le considèrent comme une malédiction ? Je n'en sais rien. Ce qui est sûr c'est qu'elle avait cette année deux défauts majeurs, le premier d'être une femme (lire l'article de Vanity Fair dans "liens") et le second de ne pas avoir écrit au moins une partie de son livre sur la première guerre mondiale (Le Goncourt 2013 a été décerné à Pierre Lemaitre pour Au revoir là-haut). Cela n’empêchera certainement pas à L'invention de nos vies un futur radieux dans les étals des librairies.   

AL

Liens:


http://www.grasset.fr/Grasset/CtlPrincipal?controlerCode=CtlCatalogue&requestCode=afficherArticle&codeArticle=9782246807520

http://www.karinetuil.com/

http://www.vanityfair.fr/actualites/france/diaporama/110-ans-prix-goncourt-neuf-femmes-recompensees/422#110-ans-prix-goncourt-neuf-femmes-recompensees-11


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lundi 28 octobre 2013

Le Confident D'Hélène Grémillon

Si Dandelion vous a proposé depuis sa naissance quelques découvertes (L'Age des miracles de Karen Thompson Walker ou encore Je reviendrai avec la pluie de Takuji Ichikawa), du moins des livres qui ont eu, en France, un peu moins de couverture médiatique que Le Confident d'Hélène Grémillion, il peut également se faire happer par la tendance et se laisser séduire par un succès de librairie ; l'activité de blogueur n'ayant pas la désagréable obligation de devoir lire et parler d'ouvrages imposés par le métier de journaliste/critique littéraire. Petit clin d’œil à l''un d'entre eux qui, s'il a la bonne idée de lire ce billet, se reconnaîtra et se souviendra d'une discussion dans laquelle il me faisait part de sa frustration de ne plus pouvoir, faute de temps, lire ses auteurs favoris. C'est peut être là qu'il faut rechercher la cause de certains papiers acerbes, emplis de haine rageuse que ces congénères pondent parfois pour des œuvres qui intrinsèquement ne le méritent pas. Le monde de l'édition n'est pas le pays des bisounours et s'ils ne devaient parler que des livres qu'ils aimaient, certains critiques auraient sans doute la nécessité de se choisir un autre défouloir ou trouverions nous, sans doute, beaucoup plus de dépendants à certaines substances antidépressives dans ce microcosme.

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Le credo de Dandelion - ce n'est pas celui, il est est vrai, de tous les blogs de littérature - mais par quel désespoir se livrent t'ils gratuitement à la vindicte ? - est de parler essentiellement (j'écorne rarement un livre, dans les deux sens du terme d'ailleurs...) des ouvrages qui m'ont enthousiasmés ; ce fut ainsi le cas pour Hélène Grémillon, l'auteure française la plus sexy du moment (aucun intérêt, mais j'assume !), enfin c'est juste Ma préférence à moioioioioioi!!!!!!!!
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Résumé de l'éditeur:

1975. Après la mort de sa mère, Camille reçoit une lettre d'un expéditeur inconnu. Puis, chaque semaine, de nouvelles lettres arrivent lui racontant une histoire débutée plus de trente ans auparavant, à l'aube de la guerre, jusqu'à la révélation d'un terrible secret qui la concerne.

Au milieu des mots de condoléances qu'elle reçoit à la mort de sa mère, Camille découvre une étrange lettre envoyée par un expéditeur inconnu. Elle croit à une erreur mais, les semaines suivantes, une nouvelle lettre arrive, tissant le roman de deux amours impossibles, de quatre destins brisés. Peu à peu, Camille comprend que cette correspondance recèle un terrible secret qui la concerne.

Machination diabolique sur fond de Seconde Guerre mondiale, ce roman mêle récit historique et suspens psychologique dans un scénario implacable.
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Les écrivains du secret sont à la mode. Philippe Grimbert (Un secret - 2004) ou encore Tatiana De Rosnay (Boomerang, A Secret Kept 2009) par exemple en ont fait une spécialité. Le Confident, le premier roman d'Hélène Grémillon surfe indéniablement sur cette vague. Avec cette fiction quasi épistolaire, Hélène Grémillon entre en littérature par la grande porte, portée par un bouche à oreille initié par des libraires avisés et relayés par des blogueurs sous le charme qui en ont fait un formidable succès avec près de 350 000 exemplaires vendus essentiellement et de façon logique, somme toute, en format poche.

Comment devient-on dès son premier roman un auteur de best-seller ?
Bien évidement vous devez écrire un bon roman. Mais ce n'est pas tout. Combien de bons écrivains, auteurs de grands romans resteront à jamais dans l'oubli ?
Vous avez su séduire un grand éditeur ayant les moyens de promouvoir votre livre, vous êtes près du but. Mais vendre à plus de 100 000 exemplaires même lorsque l'on a signé chez Flammarion reste une prouesse. Alors ?
Alors, faites comme Hélène Grémillon et sachez concocter un roman qui fera parler, que vos lecteurs aurons allègrement envie de partager.
J'ai pour ma part, dévoré Le Confident. Je l'ai vraiment adoré jusqu'à ses deux dernières pages.

Hélène Grémillon a construit son premier roman comme un polar. S'il ne agit pas ici de meurtre mais d'une histoire d'amour tragique couplée à un secret de famille, Hélène Grémillon en a tout même utilisé quelques uns de ces principaux ingrédients: intrigue distillée au compte goutte au grès de lettres mystérieuses tenant en haleine le lecteur dès les première pages, un seul et même événement narré par deux personnages différents semant habilement le trouble et puis ces deux dernières pages, cette fin, largement ouverte à interprétation et qui ne cesse d'être commentée sur la blogosphère. Le livre refermé, elle ne vous donne qu'une envie: prêter/offrir/conseiller ce livre à vos ami(e)s lecteurs pour pouvoir ensuite, enfin en débattre.

[Céline dépêche-toi de le finir !]

Maintenant vous y êtes presque, il ne vous reste simplement qu'à soigner votre style, à parvenir à faire sourire certains de vos lecteurs, simplement à la lecture d'une jolie phrase:

"On ne peut pas reprocher à la vie de vous reprendre ce que vous ne regardiez plus."

"Annie a toujours fait partie de ma vie. J'avais deux ans quand elle est née, deux ans moins quelques jours et j'avais vingt ans quand elle est morte, vingt ans moins quelques jours. Si a deux ans moins quelques jours, on ne sait pas que l'on rencontre l'amour de sa vie, à vingt ans moins quelques jours, on sait quand il meurt. Et on se demande pourquoi on existe."

"J'avais envié toutes les femmes qui pleuraient ce jour-là, leur malheur était la preuve que la vie leur avait accordé le bonheur qu'elle s’obstinait à me refuser."

AL

Liens:


Hélène Grémillon présente "Le confident". par blogsdeplon


http://parisselivre.fr/Paris_se_Livre_Montparnasse_DdPresse.html

http://www.plon.fr/ouvrage/le-confident/9782259212519


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