Bienvenue sur Dandelion

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Le blog estampillé Littérature 2.0

Chroniques littéraires et observateur de la dématérialisation du Livre

jeudi 26 septembre 2013

L'annuaire des acteurs du livre numérique

Alors que le livre numérique n'en est qu'à ses balbutiements et que l'on peut parfois être perdu au milieu de tous ces nouveaux acteurs, le site Actuallité - Le portail du Littéraire - en partenariat avec Primento - Le partenaire numérique des éditeurs -  a pris l'initiative de développer le premier annuaire des acteurs du livre numérique.

http://blowawaydandelion.blogspot.fr/

Regroupant les éditeurs, les créateurs de fichiers ou les libraires numériques, cet annuaire est disponible via le lien suivant: http://actualitte.com/blog/annuaire/ .

L’annuaire des acteurs du livre numérique est également disponible au format EPUB et MOBI, sur les boutiques suivantes (AmazonGoogle PlayiTunesKoboNumilog).

AL

dimanche 22 septembre 2013

Des bleus à l'âme de Françoise Sagan

Françoise Sagan a gardé toute sa vie cette réputation de romancière facile à la vie dissolue. Son oeuvre, malgré un désintérêt manifeste de son éditeur Julliard qui, selon Denis Westhoff, son fils unique qui a décidé en 2007 d'accepter l'héritage de sa mère malgré des dettes colossales, n'est pas exploitée à juste valeur (lire son interview dans les liens), la place pourtant et sans aucun doute, comme une romancière majeure de la littérature française de la seconde partie du 20ème siècle.

http://blowawaydandelion.blogspot.fr/

J'en veux pour preuve, Des bleus à l'âme, paru en 1972 et qui fait preuve encore aujourd’hui d'une originalité étonnante et d'une rare inventivité.

A la fois roman et essai autobiographique, "Des bleus à l'âme" couple les élucubrations d'un couple de frère et sœur suédois - exhumés de sa célèbre pièce de théâtre "Château en Suède" - contraint à se prostituer pour subsister et les humeurs de leur créatrice dans un work in progress ou les deux éléments son étroitement imbriqués, indissociables.

http://blowawaydandelion.blogspot.fr/

Certains écrivains disent se laisser guider par leurs personnages. Françoise Sagan semble elle agir comme une marionnettiste, les faisant évoluer au gré de ses humeurs, de ses états d’âme. Une belle journée normande ensoleillée et Sébastien et Éléonore partent en vacances sur la Cote d'Azur ; Françoise Sagan est en convalescence et c'est le suicide de l'un de leur bienfaiteur qui bouleverse leurs vies.

Dans la partie autobiographique, Sagan s'y dévoile comme dans aucun autre de ses romans: peur de vieillir, pessimisme proche du nihilisme, rejet de la politique, anticléricalisme, rapport amoureux et égalité sexuelle "En amour, il y en a toujours un qui aime et l'autre qui se laisse aimer", explication sur son rejet catégorique de l'antisémitisme, thèmes parmi d'autres nous permettant, le livre refermé, de connaitre un peu mieux le personnage Sagan.

Et puis il y a cette dépression. "D'ailleurs, en y pensant, pourquoi écrirait-on, sinon pour expliquer aux "autres" qu'ils peuvent y échapper, à cette maladie, ou, en tout cas, s'en remettre ?"
Alors ce besoin d'écrire, serait donc une maladie mentale incurable. Une divine maladie alors...

Dans la scène finale Des Bleus à l'âme et une énième extravagance, Françoise Sagan invite ses propres personnages sous son toit où chacune des ces deux entités l'une imaginaire, l'autre bien réelle, va tenter de se ravigoter "j'essayerais, de leur donner un moyen de se réconcilier avec eux mêmes en même temps  que j'essayerais, moi, d'en faire autan" avant de se dire adieu.

Un petit bijoux trop méconnu - difficile à trouver en librairie autrement que sur commande - pour ce qui reste pourtant l'une de œuvres les plus interressante de son oeuvre.

AL

Liens:

http://www.lexpress.fr/culture/livre/francoise-sagan-vue-par-son-fils_1120854.html

http://www.lefigaro.fr/impots/2009/11/28/05003-20091128ARTFIG00094--franoise-sagan-un-trs-lourd-heritage-.php


And now, don’t waste your time on Dandelion and will to read a fucking book !

jeudi 19 septembre 2013

Oyster et l'abonnement illimité appliqué au livre numérique, un échec programmé ?

Je vous parlais en avril dernier de Youboox, un concept de bibliothèque de livres numériques en ligne, accessible sur tablette et sur Internet et donnant un accès gratuit à un catalogue de livres numériques.

En ce début septembre un concept similaire a vu le jour de l'autre coté de l'atlantique : Oyster, un service d'abonnement (9,95 $) à une librairie en ligne (seulement sur l'iphone d'Apple) permettant de télécharger et lire un nombre illimité d'ebooks parmi un environ 100 000 titres.

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Calé sur le modèle économique de Spotify ou Deezer, la jeune société new-yorkaise, comme son alter-ego français est confronté d’emblée au même problème: la pauvreté de son catalogue (100 000 titres vs. 1,8 million pour le catalogue d'Apple).
Sans une offre bien plus étoffée - seul un grand éditeur américain, HarperCollins est présent sur Oyster et ses nouveautés en sont absentes -, le concept semble voué à devoir mourir dans l’œuf.

Et ce n'est pas tout, un article du Monde du 07/09/2013 met le point sur une autre difficulté à laquelle sera confronté Oyster: la rentabilité de son business model. Car au jeu des commissions reversées aux éditeurs, un gros utilisateur pourrait très vite, au dessus d'un certain nombre de livres téléchargés ne plus être profitable alors que ce système n'a pourtant d’intérêt que pour cette même catégorie de gros lecteurs, estimée à 14% des américains seulement.

Spotify engrange encore aujourd'hui perte sur perte, quand Deezer annonce devoir atteindre une centaine de millions d'utilisateurs pour parvenir à la rentabilité. En octobre 2012 ce dernier n'en comptait que 26 millions pour 3 millions d'abonnés.

Souhaitons un bon courage à l'équipe d'Oyster.  

AL

Liens:

http://www.huffingtonpost.fr/2013/09/06/oyster-librairie-spotify-netflix-livres-litterature_n_3880374.html

http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/09/07/oyster-veut-imposer-l-abonnement-illimite-dans-le-livre-numerique_3472864_3234.html

http://www.pcinpact.com/news/78129-pour-parvenir-a-rentabilite-il-faut-100-millions-d-utilisateurs-selon-deezer.htm

mardi 17 septembre 2013

Né en 17 à Leidenstadt de Jean-Jacques Goldman

Dans un post consacré à Jacques Prévert et son poème Pour faire le portrait d'un oiseau dans la nouvelle rubrique "Lectures" de Dandelion, je vous faisais part dernièrement de ma perplexité quant au fait que des artistes comme Jean-Jacques Goldman ou Grand Corps Malade se sont immiscés au programme du bac français.

Dans le vaste répertoire de la dernière célébrité préférée des français, c'est le texte de la chanson "Là-Bas", dans un thème consacré aux racines et à l'immigration que les instances éducatives ont choisie d'exhumer pour le proposer aux examens du Bac pro de français 2013.

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Mais était-ce vraiment le texte le plus intéressant de JJG, celui ayant le meilleur intérêt littéraire ?

En réécoutant le répertoire de ce dernier il semblait pourtant que d'autres chansons, aux thèmes plus profonds, eurent été de meilleurs choix.

La chanson Né en 17 à Leidenstadt par exemple, interrogation sur la propension de tout à chacun d'endosser telle ou telle cause au milieu d'un conflit ou d'une guerre, m'aurait paru une meilleure alternative.

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C'est ainsi que Dandelion vous la propose aujourd'hui en l'inscrivant au programme de la rubrique "Lectures".

AL


Né en 17 à Leidenstadt

Et si j'étais né en 17 à Leidenstadt
Sur les ruines d'un champ de bataille
Aurais-je été meilleur ou pire que ces gens
Si j'avais été allemand ?

Bercé d'humiliation, de haine et d'ignorance
Nourri de rêves de revanche
Aurais-je été de ces improbables consciences
Larmes au milieu d'un torrent

Si j'avais grandi dans les docklands de Belfast
Soldat d'une foi, d'une caste
Aurais-je eu la force envers et contre les miens
De trahir: tendre une main

Si j'étais née blanche et riche à Johannesburg
Entre le pouvoir et la peur
Aurais-je entendu ces cris portés par le vent
Rien ne sera comme avant

On saura jamais c'qu'on a vraiment dans nos ventres
Caché derrière nos apparences
L'âme d'un brave ou d'un complice ou d'un bourreau?
Ou le pire ou plus beau ?
Serions-nous de ceux qui résistent ou bien les moutons d'un troupeau
S'il fallait plus que des mots ?

[Refrain]

Et si j'étais né en 17 à Leidenstadt
Sur les ruines d'un champ de bataille
Aurais-je été meilleur ou pire que ces gens
Si j'avais été allemand ?
Et qu'on nous épargne à toi et moi si possible très longtemps
D'avoir à choisir un camp


dimanche 15 septembre 2013

"Chercher le texte" le Festival international de la littérature numérique

A vos agendas !

Pour tous ceux et celles sensibles à la littérature numérique (Littérature 2.0 pour Dandelion) et son évolution, un événement majeur aura lieu ce mois-ci du 23 au 28 septembre 2013: le Festival international de littérature numérique.

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Organisée conjointement par le laboratoire d'excellence Arts-H2H (Labex Arts-H2H) et le laboratoire Musique et informatique de Marseille (MIM), " Chercher le texte ", cette manifestation, la plus importante du genre jamais organisée en Europe, dixit les organisateurs, combinera une série de débats, performances, conférences et expositions sur le thème de la littérature numérique dans différents lieux culturels parisien, le Centre Pompidou, l'EnsAD, Le Cube et la BnF.

 Pour en savoir plus, je vous renvoie au programme complet disponible grâce à YouScribe et Actualitté qui suit et ne manquerais pas de faire une retranscription pour les malheureux que la question intéresse mais ne pouvant y participer.

AL


jeudi 12 septembre 2013

Un trader ne meurt jamais de Marc Fiorentino

Un Trader ne meurt jamais. Un livre qui fait figure d'OVNI au sein de Dandelion, tant il parait être aux antipodes des ouvrages chroniqués depuis sa naissance, en février dernier.
Pourtant celui-ci, écrit par le très médiatique Marc Fiorentino - enfin pour ceux et celles qui se retrouvent de temps à autre devant l'écran d'une célèbre chaîne d'information économique de la TNT (si vous ne la reconnaissez pas c'est que vous ne regardez pas la TV et lisez trop, et finalement, bien vous en prend), où il anime une chronique quotidienne - n'est pas dénué d’intérêt.

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Après avoir touché le fond en 1990, Sam Ventura, trader, joue sa vie sur un coup énorme : l'éclatement de la « bulle » pétrolière... Mais le pétrole ne baisse pas. Et la tentation monte : Sam fera-t-il appel à Eva ? Femme fatale qu'il a chassée de sa vie, Eva est trader elle aussi, mais du côté sombre des marchés : délits d'initiés, confidences sur canapé, tricheries en tous genres. Difficile de lui résister, pourtant, surtout quand elle revient lui proposer d'entrer dans une manipulation financière à l'échelle de la planète...

Démythifier, démystifier la spéculation boursière : Marc Fiorentino a réussi son pari. Au-delà du suspense, au-delà des révélations, la clarté de ses descriptions a une vertu : elle fournit les clés pour comprendre la crise actuelle et les dangers de la financiarisation excessive de l'économie : subprimes, effets de levier imprudents, opacité des montages et propagation en chaîne des faillites... Le tableau est sombre mais, par-dessous, irrépressible et dévorante, perce la fascination du joueur pour le jackpot. 

Homme de marchés financiers, commentateur éclairé d'une actualité financière mise à nue, Marc Fiorentino sait de quoi il parle. Surnommé par la presse le « golden boy de la place de Paris » dans les années 1980, il a dirigé des équipes de traders et de financiers pendant plus de vingt-cinq ans. Sa passion pour la finance est communicative, ses explications des mécanismes les plus complexes compréhensibles. Pour lui, la finance, c'est simple et c'est un roman... Aussi est-ce tout naturellement qu'il a sauté le pas vers la fiction. Intrigue nerveuse, rebondissements adroitement préparés, personnages dessinés en contrastes violents... Ce premier roman révèle que, plus encore qu'un naturalborn trader, Marc Fiorentino est un naturalborn writer.
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Les romans rédigés par les spécialistes des marchés financiers sont rares. Peut-être parce que ceux-ci sont trop occupés à faire fortune. Ou bien est-ce pour perpétuer cette omerta permettant à de jeunes hommes et quelques rares femmes, au sortir de formations souvent plus pompeuses qu'insurmontables, d'amasser de véritables fortunes en restant rivés plusieurs heures par jour devant leurs multiples écrans d'ordinateurs, enfin cela c'est s'ils s’avèrent avoir un minimum de savoir faire en la matière.

Un bon trader, comme Sam Ventura, le héro d'Un Trader ne meurt jamais peut très vite, au jeu des bonus mirifiques versés par leurs banques d'affaires, devenir multimillionnaires avant 30 ans. Seulement quelques années et l'on peut quitter la place et goûter à une retraite anticipée à l'age ou l'on peut (vraiment) en profiter.

Le problème, c'est que par cupidité, vanité ou peu être les deux à la fois, Sam Ventura a bien fait fortune (deux fois même) mais à tout reperdu ensuite (deux fois également). Et alors qu'il s'était mis au vert, contraint, avait enfin fini de régler ses dettes, il décide un matin de refaire fortune une troisième fois et de se retirer, cette fois-ci définitivement. Plus compliqué à faire lorsque que l'on est resté sur la touche pendant plusieurs années et lorsque les démons du passé resurgissent.

La description de l'éditeur vante le coté démystificateur/démythificateur du roman de Marc Fiorentino. Oui, car en parsemant le livre des grands principes et techniques de base de l'art du trading, ce dernier nous montre que ceux-ci sont finalement assez triviaux et facilement assimilables pour le profane un tant soit peut motivé, avis aux boursicoteurs en herbe !

Ce livre n'en est pas mois dérangeant, et ce, à plus d'un titre. D'abord, pour les professionnels du milieu, qui furent nombreux à dire que Marc Fiorentino cracha dans la soupe qui autrefois l'avait abondamment nourrie.

Pour le profane, le trader s’apparentra à un joueur de casino, jouant des sommes parfois colossales avec le risque, effet de levier oblige, de tout perdre en quelques jours, voire quelques heures. Marc Forentino utilise beaucoup cette métaphore. Pourtant, l'on comprend bien que le trader ne joue pas. Il spécule. Et spéculer c'est anticiper. Il s'agit simplement de parvenir à prévoir, à plus ou moins grande échéance, si le cours du titre sur lequel le trader a jeté son dévolu va grimper ou au contraire baisser, ce dernier recherchant simplement une tendance. Son pire ennemi, c'est le marché atone, avec des cours qui stagnent. Ainsi, à l'instar de Sam Ventura, le trader est susceptible de gagner autant à la hausse que sur un titre qui baisse, dans un marché financier en période de crise ou mieux lors de l'explosion d'une bulle accentuant ainsi la baisse de l'actif (actions, obligations, mais  aussi matières premières comme les céréales et bien entendu le pétrole) sur lequel il mise. Vendre une action, avant de l'avoir acheté, voila un élément du trading des plus aberrant.

Et puis, il y a l'argent et ses dérives dans lesquelles ces spécialistes ne peuvent s'empêcher de tomber. Pour Sam Ventura c'est les hôtels de luxe dans lesquels ils aiment à se retirer avant la guerre.

Mais Marc Fiorentino a omis un élément important, véritable fléau des salles de marché du monde entier. Celui-ci, que met en lumière le magazine Lui qui renaît de ses cendres en ce mois de septembre - grâce notamment à notre Frédéric Beigbeder national - avec un article intitulé Cocaïne Quand Wall Street déraille et qui développe la thèse de David Nutt, un scientifique anglais pour qui "ce sont les banquiers cocaïnomanes qui ont plongé la planète dans ce terrible bazar. C'était la culture de l'excès, du toujours plus. Et les banquiers en prenaient tous on le sait.".

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Avec Un trader ne meurt jamais, Marc Fiorentino vous fournit les clés pour comprendre la crise actuelle et les dangers de la financiarisation excessive de l'économie.  Grâce à Dandelion votre humble serviteur rendra votre analyse que plus exhaustive ; et tout cela pour mois de 10 euros, un bon roman de poche et un magazine avec de belles images.

AL

Nb: Si ce livre vous a permis de gagner quelques deniers en bourse, la commission, modique (vous en conviendrez) n'est que de 10% de sommes gagnées, 5% pour Dandelion, 5% pour Marc Fiorentino, le blog se chargeant bien entendu de lui reverser sa part.

Nb2: Dandelion ne prend en revanche pas en charge les moins-values éventuelles.


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