Bienvenue sur Dandelion

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Le blog estampillé Littérature 2.0

Chroniques littéraires et observateur de la dématérialisation du Livre

dimanche 31 mars 2013

L'Age des miracles de Karen Thompson Walker

Amateur de littérature en général (oui, d'accord, cela va de soit pour un blogueur en0 littérature...) mais plus particulièrement de SF (Science Fiction, je précise pour ceux que je ne veux pas perdre alors que je n'ai pas encore mis de point à ma première phrase...) que j'ai longuement pratiquée (et j'y retourne très régulièrement au contraire d'une pratique sportive régulière, l'une étant devenu à la longue vitale quand l'autre m'apporta beaucoup de douleur et de déception ainsi qu'à mon paternel d'ailleurs...) grâce à Stephen King l'écrivain m'ayant fait entrer en lecture (avant de tenter de rentrer en littérature) et qui je dois l'avouer, m'a plus donné envie de lire que Mlle Diligent, ma professeur de français en  première, pourtant canon mais qui avait contre elle un programme avec un nombre imposé d'auteurs classiques à me faire découvrir.

J'ai mis le premier point.
Tout le monde est encore là ?
D'accord, dans ce cas je poursuis.

Ceci aurait pu être fort dommageable, si Jean Noel, le camarade de classe à coté de qui j'étais systématiquement assis en cours de math à l'époque, ne dévorait pas ce que je considère comme l'un des meilleurs auteurs de romans qu'il m'ait été donné de lire (et croyez moi j'en ai lu bien d'autres depuis...).
Car dans le cas contraire, je ne vous écrirais sans doute pas en ce moment et ce blog n'existerait pas.
A moins qu'une rencontre fondamentale ne se présente autant de fois nécessaire à ce qu'elle s'impose (lire ou relire le post sur Patients de Grand Corps Malade) et qu'alors on ne peut réchapper à son destin ce que je crois de plus en plus tant les signes ne s’échinaient même plus à sortir de la caricature.

Non ce n'est pas moi sur la photo qui suit mais bel est bien Stephen King qui présente l'un de ses romans...

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Pourtant il y a un grand auteur de SF français qui aurait largement sa place dans les programmes du bac français (on étudie bien des textes de slam alors pourquoi pas de la SF ?), c'est René Barjavel dont Ravage publié en 1943 a ouvert la voie à la science-fiction française. Il est également l'auteur du Voyageur Imprudent en 1958, de La Nuit des Temps en 1968 et surtout du Grand secret en 1973 (NDLR penser à en parler dans un prochain post) qui rivalise sans problème, et 30 ans après, avec les meilleurs romans de Michael Crichton ou de Dan Brown.

Non ce n'est toujours pas moi mais évidement René Barjavel qui semble prier pour que vous le lisiez...

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Il y a un thème que j'ai souvent rêvé de voir abordé par l'un (il est malheureusement mort en 1985 et ne l'a pas fait) ou l'autre (il est trop occupé à changer le cours de l'histoire avec 22/11/63) c'est ce qu'il pourrait advenir si notre terre s'arrêtait subitement de tourner. Il existe à ma connaissance peu de romans connus sur ce thème, c'est donc avec une certaine avidité que je me suis lancé dans la lecture du premier roman de Karen Thomson Walker, l'Age des miracles


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Découvert par hasard dans les étales de ma librairie favorite, la quatrième de couverture attise derechef ma curiosité: par une journée banale d'octobre, une famille californienne découvre avec stupéfaction que la terre se met subitement à tourner plus... lentement. 
Le postulat de Karen Thompson Walker n'étant pas un arrêt brutal de la rotation terrestre, mais un lent ralentissement, qui va progressivement faire passez le cycle journalier à 26, 28, 30 heures sans stopper sa course folle. 

Vous êtes comme moi fan de SF ou friand de littérature à sensation ?
Vous risquez sans doute d'être déçus à la lecture de ce roman. Car vous n'y trouverez pas ce à quoi l'on pourrait s'attendre, une atmosphère de fin du monde ou du catastrophisme à outrance. 
Non, rien de tel. Au contraire, si vous êtes tout de même happés par les premières lignes du livre, vous découvrirez la manière dont July, une adolescente, fille unique de cette famille de la West Middle Class américaine, décrit les bouleversements engendrés par ce phénomène. 
Si certains décideront de se mettre en marge, July et ses parents font partis de ceux qui s’évertueront coûte que coûte, à poursuivre leur vie routinière, malgré une fin qui semble pourtant inéluctable. 

L'éditeur du livre nous vante un roman d'anticipation doublé d'un roman d'apprentissage. 
D'apprentissage, oui, il en est bien question. 
Car l'adolescence c'est bien entendu l'âge du changement, de la transformation, du lent passage de l'enfance à l âge adulte. L'Age des miracles. Miracle d'y parvenir malgré cette lente catastrophe. 
L'Age des miracles est aussi un étonnant roman d'anticipation dans lequel July décrit la façon dont l'humanité tente de s adapter à ce nouveau rythme de vie.

C'est le premier roman de Karen Thompson Walker. Elle dit l'avoir écrit principalement tôt le matin, avant de se rende sur son lieu de travail, une petite maison d'édition. Comme quoi lorsque que l'on a vraiment envie d'écrire, l'on peut tout de même y parvenir sans s'isoler du monde pour attendre la divine inspiration. C'est surtout une histoire de passion et d'acharnement (tentative d auto persuasion...).

Après ce premier roman original et plutôt bien écrit, sans fioriture, mais au style agréable, nous attendront maintenant le second avec curiosité. Karen Thompson Walker va t'elle poursuivre dans la SFL'Age des miracles ne sera t'il qu'un coup de maître du genre pour la propulser, dès son premier roman best seller international ? 

AL

Liens:

- Karen Thompson Walker présente son roman, L'Age des miracles:



- La Page Facebook de Karen Thompson Walker



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mercredi 27 mars 2013

Jappeloup de Christian Duguay avec Guillaume Canet et Daniel Autueil

Aujourd'hui troisième sport national (705000 licenciés et premier sport féminin), l'équitation française fait partie des plus performantes au monde. Trustant régulièrement les podiums dans les grands championnats continentaux et internationaux, elle a très souvent permis de grossir la moisson de médailles françaises aux Jeux Olympiques. 
3 épreuves y sont disputées, le concours complet, le dressage et le saut d’obstacles, cette dernière étant sans doute la plus spectaculaire, la plus chargée en émotion, un podium pouvant être gagné ou perdu jusqu'au tout dernier saut. 
La France, grande spécialise, n'y brille pourtant étonnamment plus depuis 4 olympiades (2000, 2004, 2008, 2012) et ce malgré d’excellentes performances dans les autres championnats (vice championne du monde par équipe en 2010 à Lexington , championne du monde par équipe et vice championne du monde en individuelle avec Eric Navet en  2002 à Jerez et double championne du monde par équipe et en individuel avec encore Eric Navet en 1990 à Stockholm).


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Ainsi, le dernier titre olympique français en saut d’obstacles est l'oeuvre de Pierre Martin à Séoul en 1988.
Mais ce n'est pas que pour des considérations purement sportives que cette performance est restée ancrée dans les mémoires.
C'est aussi parce que Pierre Martin y est parvenu grâce à un cheval de légende, Jappeloup de Luze. D'autres chevaux français ont marqué cette discipline (Dollar du Mûrier, Quito de Baussy tous deux montés par Eric Navet) mais Jappeloup est lui rentré au Panthéon des chevaux français de légende, toutes disciplines confondus, au même titre que le trotteur Ourasi (recordman du nombre de victoires au championnat du monde des trotteurs, 4 fois vainqueur du prix d'Amérique) et disparu en ce début d'année.

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Jappeloup s'est effectivement constitué un palmarès impressionnant (seul lui manque le titre mondial en individuel) et est considéré comme l'un des chevaux de saut d'obstacles les plus performants de tous les temps, mais c'est plus considérant ses origines modestes (presque q'un "accident de pâture") et sa taille (1,58 m au garrot, quasiment rédhibitoire pour la discipline du saut d'obstacle) que s'est constituée son mythe.

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 A cela vous ajoutez une image restée dans les mémoires collectives, aux Jeux Olympiques de Los Angeles en 1984, où Jappeloup refuse un obstacle, envoi son cavalier à terre, de l'autre coté, ce dernier restant avec les reines et la bride dans les mains pendant que le cheval rentre seul aux écuries. Pierre Martin sera un temps raillé, continuera tout de même son parcours avec Jappeloup, et remportera le titre suprême 4 ans plus tard à Séoul.

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Librement adapté du livre Crin Noir de Karine Dewilder (la belle-soeur de Pierre Durand), relatant la vie de cette homme qui abandonna sa carrière d'avocat pour se consacrer entièrement au saut d'obstacle, et son parcours avec le cheval de sa vie (comme il aime à le répéter), le scénario de Jappeloup a été entièrement écrit par Guillaume Canet, ancien cavalier, qui s'est énormément investi dans ce projet en tournant notamment l'intégralité des scènes montées du film.

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Énormément critiqué à sa sortie, Jappeloup n'en demeure pas moins un biopic classique mais efficace, sans lyrisme à outrance mais où l'émotion prend aux tripes (les scènes de compétition sont à couper le souffle), qui se contente de dérouler tranquillement et de façon linéaire (pourquoi en faire des tonnes alors que l'on connait déjà l'épilogue...), la destiné de ce cheval de légende disparu il y a de cela 20 ans et qui méritait bien ce nouvel hommage.
Le seul bémol que l'on pourrait y trouver est justement que le film fait peut être trop peu la part belle au Cheval, au détriment de son cavalier, le fait que Guillaume Canet et Christian Duguay le réalisateur, soient tous deux d'anciens cavaliers de hauts niveaux (ce dernier ayant fait partie de l'équipe national du Canada), n'y est sans doute pas anodin.

Malgré cela et n'en déplaise aux puristes du cinéma de haut niveau, Jappeloup est un film populaire qui permettra aux non-initiés de découvrir le monde du hippisme et de passer un bon moment de cinéma, cramponnés à leur siège et poussant ensemble, Jappeloup et Pierre Durant vers la gloire.        
   
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AL

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- La bande annonce du film:





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lundi 25 mars 2013

Tatiana de Rosnay, Bernard Pivot & Twitterature

En marge du Salon du Livre 2013, France Info par l'entremise de Bernard Thomasson interview Tatiana De Rosnay pour la sortie de son dernier roman à l'ombre russe, et revient avec l'auteure et Bernard Pivot sur les liens entre Twitter et littérature: la twitterature.





"Littérature et réseaux sociaux" pour la séquence entre Bernard Thomasson et Tatiana de Rosnay qui a tweeté pour prévenir qu'elle passait sur France Info. Echange de bons procédés, Bernard Thomasson a photographié son invitée sur le Salon du livre (Cf. photo ci-dessus). Son dernier roman, A l'ombre russe vient juste de sortir aux éditions Eloïse d'Ormesson. Bernard Pivot qui rejoint Tatiana de Rosnay sur le plateau de Bernard Thomasson est, lui-aussi, un adepte des réseaux sociaux, tout comme la lectrice invitée.

Liens:



samedi 23 mars 2013

Les Noces Barbares de Yann Queffélec


Samedi dernier en début de soirée, je me pose à coté de Madame, devant la télé. Elle regarde une émission dans laquelle un couple de retraités a ouvert sa porte à un journaliste et un commissaire-priseur afin de dénicher, dans tout le bric à brac qu'ils ont tous deux accumulé dans leur vie, quelques objets ou bibelots, qui revêtiraient une certaine valeur marchande dans les enchères d'une salle de vente. L'objectif ultime de l'émission, au delà de faire de la place chez soi en gagnant un peu d'argent (en sus des droits de diffusion reversé par la chaîne...) étant de dénicher pourquoi pas, un trésor caché au fond de son grenier.

On s'est tous retrouvé un jour, se muant en apprenti archéologue, à aider grand maman à faire du vide dans sa maison avec la secrète idée de dénicher quelques breloques devenues totalement désuètes à ses yeux, mais revêtant dès le premier coup d'oeil en les mettant à jour, un intérêt certain pour le brocanteur du quartier.
Et je dois dire que j'ai fait ce genre de découverte il n'y a pas moins de quelques semaines, et ce, en ouvrant un vieux carton provenant de l'ultime déménagement de feu ma grand-mère J...., que ma mère m'autorisa à jauger avant de le déposer au dépôt d'EmmaüsEvidemment le trésor que j'y ai trouvé est d'une autre nature que celui tant recherché par ce couple de retraités. Dans ce carton, se trouvaient les derniers livres qu'elle avait accumulés, du départ de mon grand-père A.... jusqu'à sa mort, période où elle s'était prise d'un gout prononcé pour la lecture. 
D'un premier abord, rien de vraiment intéressant. Parmi pas mal de livres tombés dans l'oubli, j'y ai trouvé un récit de Pascal Sevran, La vie sans lui, ou le seul roman écrit par Simone Signoret, Adieu Volodia. 
Mais tout au fond du carton, comme si quelqu'un avait voulu le dissimuler, je suis attiré par un livre dont la partie inférieure de la couverture est rouge. En majuscules noires est écrit prix Goncourt. 

Voici le petit trésor oublié que j'y ai découvert et qui a constitué, pendant quelques jours, une lecture forte en émotions, puisque qu'il me permit, au delà dévorer un excellent roman qu'il est bien sûr très facile de trouver aujoud'hui en librairie, de communier une dernière fois avec ma grand-mère disparue, souriant, vociférant ou pleurant au grès des pages qu'elle avait elle même effleurées quelques années auparavant.   

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Les Noces barbares de Yann Queffélec c'est l'histoire d'un destin tragique. Il retrace la vie d'un enfant, prénommé Ludovic par son grand père, qui chargé de le déclarer à la mairie, choisi ce prénom en référence au code du bateau inscrit sur sa poupe "LUDOVIC BDX 43 77" et rentrant au port à ce moment là. Ludo né à la suite de noces barbares est rejeté par son milieu familial, et notamment sa mère, et cela même, avant sa naissance.

" Il doit crever, rageait la mère, il faut qu'il crève. Le bon Dieu ne laissera pas faire ça. Qu'on soit la risée du pays. Que le pain sur lequel je fais ma croix tous les jours soit du pain sale avec le péché dessus, le péché de ma fille. Un jour les voisins sauront qu'elle couve, et ma maison sera montrée du doigt."

Passant les premiers années de sa vie dans le grenier familial, sevré d'amour et nourri de restes, Ludo ne sera jamais adopté par Nicole, sa mère.

" T'as raison alors! C'est toi qu'as raison. Si tu veux pas parler, c'est que je suis pas ta mère... Ah tu veux rien dire ! Eh bien tu vas voir ! C'est un accident ta mère, t'entends ?... Chaque fois que je te vois, chaque fois, je les vois, tous les trois, je les entends, sous la lampe jaune, chaque fois que je te vois c'est les trois saloperies que je vois, c'est comme si c'était toi qui m'avais battue, violée, c'est pas moi ta mère t'entends !... Ta mère c'est les trois saloperie."

Et malgré quelques preuves d'amour reçu parcimonieusement par Nanette, partie trop tôt, ou Micho le riche mari mécanicien de Nicole, Ludo finira par être placé dans un asile pour débiles légers dirigé par Mlle Rakoff.

Ainsi, la solitude et le manque d'affection rendra Ludo sinon fou, inapte aux comportements dits normaux et le conduira inexorablement, on le pressent dès les premières pages, vers une fin tragique. 

Yann Queffélec qui reçu le prix Goncourt pour ce second roman, su se changer tour à tour en dialoguiste hors pair (il inventa même un accent original qui n'existe nulle part) et saura montrer à merveille la puissance des préjugés campagnards, en narrateur de talent, et dans la dernière partie du livre, peu parlée, Ludovic ayant abandonné son continuel monologue intérieur passant à un phase plus contemplative,Yann Queffélec nous montre une troisième facette de son talent, celui de poète de la mer. 

Une question vient à l'esprit des le livre refermé:
Etre un enfant mal aimé peux t-il réellement le réduire à la folie ?

Que j'aimerais encore pouvoir parler de ce livre avec toi...

AL

Liens:

- Portrait de l'auteur effectué par Antenne 2 après qu'il ait reçu le prix Goncourt.


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mercredi 20 mars 2013

Aurélien Bellanger, Grand Corps Malade & Grégoire Delacourt en dédicace au SDL 2013 dimanche 24 mars

Le salon du livre 2013 ouvre ses portes ce weekend.

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Si vous vous y rendez dimanche ce sera l'occasion d'y rencontrer 3 auteurs dont nous vous avons parlé ou parleront très prochainement sur Dandelion:

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Grand Corps Malade sera présent au stand Don Quichotte (N15) à 15H pour son récit Patients.


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Grégoire Delacourt, l'auteur de La liste de mes envies sera à 14H30 au stand JC Lattès (P49). 


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Enfin, Aurélien Béllanger (La théorie de l'information, le 6 avril 2013 sur Dandelion) sera au stand Gallimard (P54) à 16H.

Et pour les adeptes de la littérature 2.0, songez à la dédicace numérique.

AL

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Toutes nos envies de Philippe Lioret avec Marie Gillain et Vincent Lindon

Dans la famille Carrère d'Encausse, je demande le fils !
Je ne joue pas aux 7 familles mais pour continuer dans les métaphores empruntées à l'univers des jeux de carte, dans cette famille l'on connait ce qu'est la réussite.

Emmanuel Carrère, l'écrivain de la famille, qui a choisi de raccourcir son patronyme, fait parti d'une fratrie où l'on compte également une avocate, Nathalie, et la plus médiatique des 3, Marina que l'on connait grâce au Magazine de la santé, qu'elle coanime avec Michel Cymes sur France 5. A cela vous ajoutez la mère, Hélène Carrère d'Encausse, historienne et membre de l'Académie française depuis 1990 (secrétaire perpétuelle depuis 1999) et vous imaginez ce que peut donner un dîner chez les Carrère d'Encausse.

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Et ce n'est donc pas tout a fait un hasard, si Emmanuel Carrère, connu également pour La classe de Neige (1995- Prix Fémina) ou Limonov (2011 - Prix Renaudot), s'est décidé à écrire D'autres vies que la mienne, récit fortement autobiographique où il prête sa plume à des hommes et des femmes croisés sur son chemin et dont les existences sont marquées par le handicap, la maladie, le deuil ou la perte d'un enfant.

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C'est en lisant ce livre que Philippe Lioret, réalisateur d'un autre roman, d'Olivier Adam cette fois-ci, Je vais bien, ne t'en fais pas ou de Welcome, où il dénonçait les conditions des réfugiés clandestins en France, a eu l'idée de réaliser Toutes nos envies.

Le film n'est pas une fidèle adaptation du livre d'Emmanuel Carrère. Philippe Lioret a centré son scénario sur  la vie de Juliette, la soeur de la compagne de l'auteur, décédée d'un cancer, et d'Etienne, rentrés tous deux dans la magistrature et défendant notamment des personnes touchés par le fléau du surendettement. 
Philippe Lioret inventa donc deux nouveaux personnages, Claire, jeune juge au tribunal de Lyon incarnée par Marie Gillain, qui rencontre Stéphane, juge expérimenté et grand amateur de rugby, qu'elle va entraîner dans son combat contre les instituts de crédit revolving et dans une course contre le temps que le destin a décidé de ne pas leur laisser.

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Un film poignant, aux antipodes des blockbusters à l'américaine, qui parle du quotidien de gens ordinaires, spécialité de Philippe Lioret qui rejoint naturellement l'oeuvre d'Emmanuel Carrère, l'écrivain des "vies minuscules" selon l'expression de Pierre Michon.



Interprétés par l'acteur fétiche de Philippe Lioret, Vincent Lindon, qui excelle toujours dans ces rôles de Mr "Tout Le Monde", et la trop rare Marie Gillain, qui rajoute le dramatique et l'émotion à son charme naturel, Toutes nos envies est à voir, bien tranquillement chez vous, si vous ne trouvez décidément rien à vous mettre sous la dent au cinéma aujourd'hui.

AL

Liens:

D'autres vies que la mienne aux Editions P.O.L

- La bande annonce du film:



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lundi 18 mars 2013

Nouveaux modes de lecture numérique : une révolution des usages ? - Salon du livre


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Nouveaux modes de lecture numérique : une révolution des usages ? - Salon du livre

Le salon du livre ouvre ses portes le week-end prochain (22 au 25 mars 2013).

Suivant de prêt toutes les questions liées aux rapports entre livre et numérique, le salon 2013 consacre plusieurs conférenres réunissant de grands acteurs du secteur.

A vos agendas.

AL

Le programme complet des conférences sur le numérique.

Qu'y a-t-il dans le prix d'un livre numérique ? - Salon du livre


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Qu'y a-t-il dans le prix d'un livre numérique ? - Salon du livre

Le salon du livre ouvre ses portes le week-end prochain (22 au 25 mars 2013).

Suivant de prêt toutes les questions liées aux rapports entre livre et numérique, le salon 2013 consacre plusieurs conférenres réunissant de grands acteurs du secteur.

A vos agendas.

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Le programme complet des conférences sur le numérique.

Internet : le lecteur devient-il un prescripteur convoité… et redouté ? - Salon du livre


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Internet : le lecteur devient-il un prescripteur convoité… et redouté ? - Salon du livre

Le salon du livre ouvre ses portes le week-end prochain (22 au 25 mars 2013).

Suivant de prêt toutes les questions liées aux rapports entre livre et numérique, le salon 2013 consacre plusieurs conférenres réunissant de grands acteurs du secteur.

A vos agendas.

AL

Le programme complet des conférences sur le numérique.

dimanche 17 mars 2013

Livre numérique, les raisons d'y croire... ou de le craindre

Après avoir remarqué le retard pris par la France par rapport aux Etats-Unis, en matière de vente de livre numérique, dans le second post de la catégorie Littérature 2.0, nous allons maintenant nous attarder sur les raisons de croire (ou de craindre) en son explosion prochaine.

En effet, plusieurs éléments font pencher dans ce sens.

Tout d'abord, les acteurs de l'édition, à l'instar de ceux de la musique il y a quelques années, ne veulent surtout pas rater le train en marche et laisser les nouveaux arrivants s'installer trop facilement. Ainsi, les éditeurs sont aujourd'hui décidés à faire les efforts nécessaires en terme d'investissement plutôt que de se laisser irrémédiablement dépasser par les Google Apple et Amazon. Ainsi,  dans la majeure partie des grands éditeurs nationaux, se sont constituées de véritables cellules spécialisées dans le digital.

Ensuite, pour lire un livre numérique, il est nécessaire d'être équipé d'un terminal de lecture. Quelque soit son type, tablette ou liseuse, leur taux d'équipement devrait largement progresser, 1 foyer français sur 3 sera équipé d'une tablette numérique à la fin de l'année 2013 (CSA) et le prix des liseuses ayant fortement baissé (moins 60% depuis 2008) leurs ventes devraient, elles aussi, naturellement décoller. Un possesseur de tablette n'est pas encore un lecteur digital mais le marché cible s'en trouvera fortement élargi.

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Une fois l'équipement acquis, reste pour le lecteur potentiel à trouver le format numérique du livre tellement convoité depuis quelques jours dans la vitrine de sa librairie préférée. Et de ce coté aussi, les éditeurs ont fait beaucoup d'efforts. Aujourd'hui 90% des nouveautés sortent au format numérique en même temps que le format broché. On l'a vu, il demeure encore quelques réfractaires, Frédéric Beigbeider en tête, le chef de file des anti-ebook refusant catégoriquement que ses œuvres soient numérisées. Mais sa démarche semble presque chevaleresque, tant il fait partie d'une caste peu nombreuse pouvant encore se le permettre, au contraire des nouveaux auteurs cherchant à se constituer un lectorat dans un marché du livre classique qui voit ses ventes s’étioler.

De plus, le livre au format papier ne semble plus aussi intouchable et l'innovation est de mise en matière de numérisation. Beaucoup de nouveaux acteurs proposent ainsi aujourd'hui des nouveautés en matière de contenu ou de services (La souris qui raconte spécialisé dans les contes pour enfants), de vente en ligne (Youboox, le Spotify du livre numérique) ou de progiciel de création de contenu.

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La désacralisation du roman traditionnel semble également en marche et la possibilité d'inclure à un texte numérisé, un habillage sonore, de l'image, des séquences vidéo, des liens hypertextes ou applications smartphone pour créer de l'interactivité (à l'instar du livre jeunesse Cathy's book qui raconte la disparition mystérieuse d'une jeune adolescente, le livre étant son journal intime laissé à sa soeur, est truffé de renvois vers des numéros de téléphone réels, des renvois vers des pages internet ou l'application iPhone afin de permettre au lecteur de progresser dans l’enquête et de retrouver Cathy), fait naître une nouvelle forme artistique, que l'on a prénommé le transmédia et qui semble pouvoir capter un public réfractaire à la littérature classique.  


Enfin, le prix qui demeure un frein pour bon nombre de lecteurs (une nouveauté en broché dépassement allègrement les 20 €) est aussi un élément pouvant les attirer vers le format numérique. En effet, ce dernier est de 25 à 30% moins onéreux que sont homologue classique. De quoi se laisser tenter par la nouveauté plutôt que de devoir attendre sa sortie en poche.

Le livre numérique semble donc prêt au décollage. Malgré ces quelques éléments positifs, ils restent tout de même quelques biais à lever auxquels nous reviendrons dans les prochain posts de Littérature 2.0.

AL


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jeudi 14 mars 2013

L'affaire Frizl inspire aussi Régis Jauffret

Je vous parlais il y quelques temps de Room de Emma Donoghue, roman inspiré en partie par l'affaire Fritzl.

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Mais elle n'est pas la seule à s'en être inspirée.

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En effet, le romancier français Régis Jauffret, auteur notamment d'Asiles de fous (2005) pour lequel il a obtenu le prix Femina, a pour sa part entièrement basé l'intrigue de son dernier roman Claustria (contraction de claustration et Austria pour Autriche où les  faits se sont déroulés), sur ce véritable drame de société.

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Dans un huis-clos effroyable, l'auteur y décrit les relations entre les différents protagonistes, en mettant particulièrement l'accent sur les aspects intimes et existentielles, de cette famille séquestrée pendant plus de 20 ans.

Ce roman qui a très mal été reçu en Autriche fait écho à un autre roman de Régis Jauffret, Sévère (2010) basée sur l'affaire de l'assassinat du banquier Edouard Stern par sa maîtresse et pour lequel il a été poursuivi en justice par la famille du défunt. L'auteur sera défendu par le biais d'une pétition signée par bon nombre d'écrivains et notamment Michel Houellebecq, Frédéric Beigbeder, Virginie Despentes, Philippe Djian Christine Angot et Philippe Sollers.

AL

Liens:

- Article de Libération: Affaire Fritzl, Régis Jauffret se met l'Autriche à dos


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mercredi 13 mars 2013

Les Neiges du Kilimandjaro de Robert Guédiguian

Comme pour le précédent message, Les Neiges du Kilimandjaro de Robert Guédiguian, n'est pas une adaptation . Mais à l'instar d'Alceste à bicyclette il fait bien écho à une oeuvre littéraire. Et même si celle-ci n'est pas aussi criante que Le Misanthrope pour Alceste à bicyclette, elle me permet tout de même de parler d'un bon film et de (re)découvrir que Victor Hugo était également un incroyable poète.

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Les pauvres gens

Il est nuit. La cabane est pauvre, mais bien close.
Le logis est plein d'ombre et l'on sent quelque chose
Qui rayonne à travers ce crépuscule obscur.
Des filets de pêcheur sont accrochés au mur.
Au fond, dans l'encoignure où quelque humble vaisselle
Aux planches d'un bahut vaguement étincelle,
On distingue un grand lit aux longs rideaux tombants.
Tout près, un matelas s'étend sur de vieux bancs,
Et cinq petits enfants, nid d'âmes, y sommeillent
La haute cheminée où quelques flammes veillent
Rougit le plafond sombre, et, le front sur le lit,
Une femme à genoux prie, et songe, et pâlit.
C'est la mère. Elle est seule. Et dehors, blanc d'écume,
Au ciel, aux vents, aux rocs, à la nuit, à la brume,
Le sinistre océan jette son noir sanglot.

II

L'homme est en mer. Depuis l'enfance matelot,
Il livre au hasard sombre une rude bataille.
Pluie ou bourrasque, il faut qu'il sorte, il faut qu'il aille,
Car les petits enfants ont faim. Il part le soir
Quand l'eau profonde monte aux marches du musoir.
Il gouverne à lui seul sa barque à quatre voiles.
La femme est au logis, cousant les vieilles toiles,
Remmaillant les filets, préparant l'hameçon,
Surveillant l'âtre où bout la soupe de poisson,
Puis priant Dieu sitôt que les cinq enfants dorment.
Lui, seul, battu des flots qui toujours se reforment,
l s'en va dans l'abîme et s'en va dans la nuit.
Dur labeur ! tout est noir, tout est froid ; rien ne luit.
Dans les brisants, parmi les lames en démence,
L'endroit bon à la pêche, et, sur la mer immense,
Le lieu mobile, obscur, capricieux, changeant,
Où se plaît le poisson aux nageoires d'argent,
Ce n'est qu'un point ; c'est grand deux fois comme la chambre.
Or, la nuit, dans l'ondée et la brume, en décembre,
Pour rencontrer ce point sur le désert mouvant,
Comme il faut calculer la marée et le vent !
Comme il faut combiner sûrement les manoeuvres !
Les flots le long du bord glissent, vertes couleuvres ;
Le gouffre roule et tord ses plis démesurés,
Et fait râler d'horreur les agrès effarés.
Lui, songe à sa Jeannie au sein des mers glacées,
Et Jeannie en pleurant l'appelle ; et leurs pensées
Se croisent dans la nuit, divins oiseaux du coeur.

III

Elle prie, et la mauve au cri rauque et moqueur
L'importune, et, parmi les écueils en décombres,
L'océan l'épouvante, et toutes sortes d'ombres
Passent dans son esprit : la mer, les matelots
Emportés à travers la colère des flots ;
Et dans sa gaine, ainsi que le sang dans l'artère,
La froide horloge bat, jetant dans le mystère,
Goutte à goutte, le temps, saisons, printemps, hivers ;
Et chaque battement, dans l'énorme univers,
Ouvre aux âmes, essaims d'autours et de colombes,
D'un côté les berceaux et de l'autre les tombes.

Elle songe, elle rêve. - Et tant de pauvreté !
Ses petits vont pieds nus l'hiver comme l'été.
Pas de pain de froment. On mange du pain d'orge.
- Ô Dieu ! le vent rugit comme un soufflet de forge,
La côte fait le bruit d'une enclume, on croit voir
Les constellations fuir dans l'ouragan noir
Comme les tourbillons d'étincelles de l'âtre.
C'est l'heure où, gai danseur, minuit rit et folâtre
Sous le loup de satin qu'illuminent ses yeux,
Et c'est l'heure où minuit, brigand mystérieux,
Voilé d'ombre et de pluie et le front dans la bise,
Prend un pauvre marin frissonnant, et le brise
Aux rochers monstrueux apparus brusquement.
Horreur ! l'homme, dont l'onde éteint le hurlement,
Sent fondre et s'enfoncer le bâtiment qui plonge ;
Il sent s'ouvrir sous lui l'ombre et l'abîme, et songe
Au vieil anneau de fer du quai plein de soleil !

Ces mornes visions troublent son coeur, pareil
A la nuit. Elle tremble et pleure.

IV
Ô pauvres femmes
De pêcheurs ! c'est affreux de se dire : - Mes âmes,
Père, amant, frère, fils, tout ce que j'ai de cher,
C'est là, dans ce chaos ! mon coeur, mon sang, ma chair ! -
Ciel ! être en proie aux flots, c'est être en proie aux bêtes.
Oh ! songer que l'eau joue avec toutes ces têtes,
Depuis le mousse enfant jusqu'au mari patron,
Et que le vent hagard, soufflant dans son clairon,
Dénoue au-dessus d'eux sa longue et folle tresse,
Et que peut-être ils sont à cette heure en détresse,
Et qu'on ne sait jamais au juste ce qu'ils font,
Et que, pour tenir tête à cette mer sans fond,
A tous ces gouffres d'ombre où ne luit nulle étoile,
Es n'ont qu'un bout de planche avec un bout de toile !
Souci lugubre ! on court à travers les galets,
Le flot monte, on lui parle, on crie : Oh ! rends-nous-les !
Mais, hélas ! que veut-on que dise à la pensée
Toujours sombre, la mer toujours bouleversée !

Jeannie est bien plus triste encor. Son homme est seul !
Seul dans cette âpre nuit ! seul sous ce noir linceul !
Pas d'aide. Ses enfants sont trop petits. - Ô mère !
Tu dis : "S'ils étaient grands ! - leur père est seul !" Chimère !
Plus tard, quand ils seront près du père et partis,
Tu diras en pleurant : "Oh! s'ils étaient petits !"

V

Elle prend sa lanterne et sa cape. - C'est l'heure
D'aller voir s'il revient, si la mer est meilleure,
S'il fait jour, si la flamme est au mât du signal.
Allons ! - Et la voilà qui part. L'air matinal
Ne souffle pas encor. Rien. Pas de ligne blanche
Dans l'espace où le flot des ténèbres s'épanche.
Il pleut. Rien n'est plus noir que la pluie au matin ;
On dirait que le jour tremble et doute, incertain,
Et qu'ainsi que l'enfant, l'aube pleure de naître.
Elle va. L'on ne voit luire aucune fenêtre.

Tout à coup, a ses yeux qui cherchent le chemin,
Avec je ne sais quoi de lugubre et d'humain
Une sombre masure apparaît, décrépite ;
Ni lumière, ni feu ; la porte au vent palpite ;
Sur les murs vermoulus branle un toit hasardeux ;
La bise sur ce toit tord des chaumes hideux,
Jaunes, sales, pareils aux grosses eaux d'un fleuve.

"Tiens ! je ne pensais plus à cette pauvre veuve,
Dit-elle ; mon mari, l'autre jour, la trouva
Malade et seule ; il faut voit comment elle va."

Elle frappe à la porte, elle écoute ; personne
Ne répond. Et Jeannie au vent de mer frissonne.
"Malade ! Et ses enfants ! comme c'est mal nourri !
Elle n'en a que deux, mais elle est sans mari."
Puis, elle frappe encore. "Hé ! voisine !" Elle appelle.
Et la maison se tait toujours. "Ah ! Dieu ! dit-elle,
Comme elle dort, qu'il faut l'appeler si longtemps!"
La porte, cette fois, comme si, par instants,
Les objets étaient pris d'une pitié suprême,
Morne, tourna dans l'ombre et s'ouvrit d'elle-même.

VI

Elle entra. Sa lanterne éclaira le dedans
Du noir logis muet au bord des flots grondants.
L'eau tombait du plafond comme des trous d'un crible.

Au fond était couchée une forme terrible ;
Une femme immobile et renversée, ayant
Les pieds nus, le regard obscur, l'air effrayant ;
Un cadavre ; - autrefois, mère joyeuse et forte ; -
Le spectre échevelé de la misère morte ;
Ce qui reste du pauvre après un long combat.
Elle laissait, parmi la paille du grabat,
Son bras livide et froid et sa main déjà verte
Pendre, et l'horreur sortait de cette bouche ouverte
D'où l'âme en s'enfuyant, sinistre, avait jeté
Ce grand cri de la mort qu'entend l'éternité !

Près du lit où gisait la mère de famille,
Deux tout petits enfants, le garçon et la fille,
Dans le même berceau souriaient endormis.

La mère, se sentant mourir, leur avait mis
Sa mante sur les pieds et sur le corps sa robe,
Afin que, dans cette ombre où la mort nous dérobe,
Ils ne sentissent pas la tiédeur qui décroît,
Et pour qu'ils eussent chaud pendant qu'elle aurait froid.

VII

Comme ils dorment tous deux dans le berceau qui tremble !
Leur haleine est paisible et leur front calme. Il semble
Que rien n'éveillerait ces orphelins dormant,
Pas même le clairon du dernier jugement ;
Car, étant innocents, ils n'ont pas peur du juge.

Et la pluie au dehors gronde comme un déluge.
Du vieux toit crevassé, d'où la rafale sort,
Une goutte parfois tombe sur ce front mort,
Glisse sur cette joue et devient une larme.
La vague sonne ainsi qu'une cloche d'alarme.
La morte écoute l'ombre avec stupidité.
Car le corps, quand l'esprit radieux l'a quitté,
A l'air de chercher l'âme et de rappeler l'ange ;
Il semble qu'on entend ce dialogue étrange
Entre la bouche pâle et l'oeil triste et hagard :
- Qu'as-tu fait de ton souffle ? - Et toi, de ton regard ?

Hélas! aimez, vivez, cueillez les primevères,
Dansez, riez, brûlez vos coeurs, videz vos verres.
Comme au sombre océan arrive tout ruisseau,
Le sort donne pour but au festin, au berceau,
Aux mères adorant l'enfance épanouie,
Aux baisers de la chair dont l'âme est éblouie,
Aux chansons, au sourire, à l'amour frais et beau,
Le refroidissement lugubre du tombeau !

VIII

Qu'est-ce donc que Jeannie a fait chez cette morte ?
Sous sa cape aux longs plis qu'est-ce donc qu'elle emporte ?
Qu'est-ce donc que Jeannie emporte en s'en allant ?
Pourquoi son coeur bat-il ? Pourquoi son pas tremblant
Se hâte-t-il ainsi ? D'où vient qu'en la ruelle
Elle court, sans oser regarder derrière elle ?
Qu'est-ce donc qu'elle cache avec un air troublé
Dans l'ombre, sur son lit ? Qu'a-t-elle donc volé ?

IX

Quand elle fut rentrée au logis, la falaise
Blanchissait; près du lit elle prit une chaise
Et s'assit toute pâle ; on eût dit qu'elle avait
Un remords, et son front tomba sur le chevet,
Et, par instants, à mots entrecoupés, sa bouche
Parlait pendant qu'au loin grondait la mer farouche.

"Mon pauvre homme ! ah ! mon Dieu ! que va-t-il dire ? Il a
Déjà tant de souci ! Qu'est-ce que j'ai fait là ?
Cinq enfants sur les bras ! ce père qui travaille !
Il n'avait pas assez de peine ; il faut que j'aille
Lui donner celle-là de plus. - C'est lui ? - Non. Rien.
- J'ai mal fait. - S'il me bat, je dirai : Tu fais bien.
- Est-ce lui ? - Non. - Tant mieux. - La porte bouge comme
Si l'on entrait. - Mais non. - Voilà-t-il pas, pauvre homme,
Que j'ai peur de le voir rentrer, moi, maintenant !"
Puis elle demeura pensive et frissonnant,
S'enfonçant par degrés dans son angoisse intime,
Perdue en son souci comme dans un abîme,
N'entendant même plus les bruits extérieurs,
Les cormorans qui vont comme de noirs crieurs,
Et l'onde et la marée et le vent en colère.

La porte tout à coup s'ouvrit, bruyante et claire,
Et fit dans la cabane entrer un rayon blanc ;
Et le pêcheur, traînant son filet ruisselant,
Joyeux, parut au seuil, et dit : C'est la marine !

X

"C'est toi !" cria Jeannie, et, contre sa poitrine,
Elle prit son mari comme on prend un amant,
Et lui baisa sa veste avec emportement
Tandis que le marin disait : "Me voici, femme !"
Et montrait sur son front qu'éclairait l'âtre en flamme
Son coeur bon et content que Jeannie éclairait,
"Je suis volé, dit-il ; la mer c'est la forêt.
- Quel temps a-t-il fait ? - Dur. - Et la pêche ? - Mauvaise.
Mais, vois-tu, je t 1 embrasse, et me voilà bien aise.
Je n'ai rien pris du tout. J'ai troué mon filet.
Le diable était caché dans le vent qui soufflait.
Quelle nuit ! Un moment, dans tout ce tintamarre,
J'ai cru que le bateau se couchait, et l'amarre
A cassé. Qu'as-tu fait, toi, pendant ce temps-là ?"
Jeannie eut un frisson dans l'ombre et se troubla.
"Moi ? dit-elle. Ah ! mon Dieu ! rien, comme à l'ordinaire,
J'ai cousu. J'écoutais la mer comme un tonnerre,
J'avais peur. - Oui, l'hiver est dur, mais c'est égal."
Alors, tremblante ainsi que ceux qui font le mal,
Elle dit : "A propos, notre voisine est morte.
C'est hier qu'elle a dû mourir, enfin, n'importe,
Dans la soirée, après que vous fûtes partis.
Elle laisse ses deux enfants, qui sont petits.
L'un s'appelle Guillaume et l'autre Madeleine ;
L'un qui ne marche pas, l'autre qui parle à peine.
La pauvre bonne femme était dans le besoin."

L'homme prit un air grave, et, jetant dans un coin
Son bonnet de forçat mouillé par la tempête :
"Diable ! diable ! dit-il, en se grattant la tête,
Nous avions cinq enfants, cela va faire sept.
Déjà, dans la saison mauvaise, on se passait
De souper quelquefois. Comment allons-nous faire ?
Bah ! tant pis ! ce n'est pas ma faute, C'est l'affaire
Du bon Dieu. Ce sont là des accidents profonds.
Pourquoi donc a-t-il pris leur mère à ces chiffons ?
C'est gros comme le poing. Ces choses-là sont rudes.
Il faut pour les comprendre avoir fait ses études.
Si petits ! on ne peut leur dire : Travaillez.
Femme, va les chercher. S'ils se sont réveillés,
Ils doivent avoir peur tout seuls avec la morte.
C'est la mère, vois-tu, qui frappe à notre porte ;
Ouvrons aux deux enfants. Nous les mêlerons tous,
Cela nous grimpera le soir sur les genoux.
Ils vivront, ils seront frère et soeur des cinq autres.
Quand il verra qu'il faut nourrir avec les nôtres
Cette petite fille et ce petit garçon,
Le bon Dieu nous fera prendre plus de poisson.
Moi, je boirai de l'eau, je ferai double tâche,
C'est dit. Va les chercher. Mais qu'as-tu ? Ça te fâche ?
D'ordinaire, tu cours plus vite que cela.

- Tiens, dit-elle en ouvrant les rideaux, lès voilà!"



C'est de ce poème de Victor Hugo, Les Pauvres Gens que s'est inspiré Robert Guédiguian pour écrire le scénario de son film Les Neiges du Kilimandjaro


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Dans ce drame social qui se déroule dans le quartier de l'Estaque à Marseillle, un couple de quinquagénaire heureux, Michel (Jean Pierre Darroussin) et Marie-Claire (Ariane Ascaride) voit leur existence bouleversée quand ils se retrouvent séquestrés par deux jeunes hommes qui leurs dérobent cartes de crédit, bijoux mais surtout l'enveloppe constituée à l'occasion de leur anniversaire de mariage (les observateurs auront remarqué que ce n'est pas une enveloppe), par leur famille et les anciens collègues du chantier naval de Michel, et destinée à faire un voyage au Kenya.



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La scène du discours (que je vous offre grâce au site vodkaster) est d'ailleurs un pur bijoux et rentre directement dans mon panthéon cinématographique des plus belles déclarations d'amour, car elle est ici double, envers sa compagne Marie-Claire bien sûr, mais aussi sa cause, Michel était un syndicaliste convaincu vouant un véritable culte à ses plus grands théoriciens que sont Jaurès ou Marx.


Alors que beaucoup perdrait le sens de ces valeurs en découvrant l'auteur des faits, le couple à l'instar du 
pécheur et de sa femme dans le poème de Victor Hugo prendra une décision pleine de courage et de folie. C'est ici que les moins courageux qui ne comprennent rien à ce que j'écris doivent lire le poème que je n'ai pas mis dans ce post pour faire joli.


Ce film n'est plus en salle aujourd'hui mais si vous voulez voir un film qui rende hommage au travail, au syndicalisme, à l'amour, à la bonté d'âme, à la musique (Les Neiges du Kilimandjaro de Pascal Danel bien sûr mais aussi Many rivers to cross de Jimmy Cliff et interprété par Joe Cocker) et à la poésie vous savez ce qu'il vous reste à faire.

AL

Liens:

- La bande annonce du film:



- Many rivers to cross interprété par Joe Cocker (Oui c'est vrai, il a quelques problèmes de sudation...):



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lundi 11 mars 2013

Patients de Grand Corps Malade

Dans la vie nous faisons parfois des rencontres fondamentales. De celles qui font basculer irrémédiablement nos destinés. Elles ne se présentent souvent qu’une seule fois. Si vous les ratez vous passez à coté de ce qui deviendrait pourtant l’évidence même du reste de votre vie. Elles peuvent prendre plusieurs formes. Individu bien entendu mais aussi évènement heureux ou tragique, objet en tout genre, œuvres diverses, film, chanson, livre. Comment les reconnaître ? Il n’y a pas de méthode. Quand vous les subissez vous les reconnaissez naturellement. Ce qui paraissait auparavant incongru, inutile devient alors légitime, essentiel.

10 mars 2007. Un samedi soir dans le canapé, devant la télé. A priori pas de rencontre de prévue. Et pourtant.
Sur la deux, c’est la grande messe de la musique française. C’est moins marrant que l’Eurovision mais ça permet de se remettre à niveau. Et puis y’a rien d’autre à regarder.

Ce soir là c’est le sacre de Bénabar et d’Olivia Ruiz.
23H00 On va se coucher me demande Madame ?
C’est à ce moment là qu’un grand garçon un peu dégingandé prend la scène. Il vient de recevoir sa seconde breloque. (Artiste révélation scène et album révélation de l’année). Il entonne son titre phare Midi 20.

Une réflexion :
- "un peu facile quand même, maintenant quand on ne sait pas chanter, on essaye même plus, on se contente de réciter. "
Ce soir, c’est pourtant l’avènement d’un nouveau genre, le slam puisque qu’un autre slameur, Abd Al Malik remporte la victoire de l’album de musique urbaine de l’année.
J’étais tellement à coté de la plaque. Je vais me coucher… pendant plus d’un an.

31 mars 2008. Sortie du second album de Grand Corps Malade, Enfant de la ville.
Ah oui je me souviens, les Victoires de la musique l’année dernière. Mais pourquoi suis-je tellement attiré par ce truc ? Avec le recul, je dirais l’intuition d’une rencontre…
J’ose donc. Des années que je n’avais pas acheté un CD. Rentré à la maison je m’empresse de transférer tout cela sur le baladeur et puis rapidement vais (encore) me coucher, je suis un gros dormeur...
La dernière nuit de mon ancienne vie. J’exagère à peine.
Le lendemain matin c'est la fin d’hiver. Mon bus arrive. Pas envie de courir, je lance tranquillement Enfant de la ville dans les écouteurs. En quelques secondes, j’ai tout compris. Quelques notes de piano. Une voix aux intonations de baryton africain. De la poésie. Je jette un œil sur l’écran du baladeur, le titre s’intitule 4 saisons. Je prend une grande gifle puis une autre et encore une. J’arrive au bureau les joues rouges.
- Ca va A…. ?
- Oui très bien je viens de faire une rencontre... dans le bus.
- A ouai et tu sais comment elle s’appelle ?
- Heu… Fabien…

Depuis, cette rencontre en a engendré bien d’autres et a changé le cours de ma vie.

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Fabien Marsaud alias Grand Corps Malade a lui aussi fait une rencontre fondamentale. Avec le fond d’une piscine que l’on avait oublié de remplir. J’ai beaucoup entendu dire que si Fabien n’avait pas eu cet accident, il ne serait pas devenu ce qu’il est aujourd’hui. J’aime à le penser mais je n’en sais fichtrement rien. Le slam serait-il venu à lui tout de même ?  A cette question lui-même ne sait pas vraiment quoi répondre. Il écrivait déjà avant l’accident, mais y aurait-il mis la même énergie en continuant son rêve de devenir sportif de haut niveau ?

Vous ne trouverez pas la réponse dans son livre Patients. Vous n’y trouverez pas non plus d'explications sur sa découverte du slam. Dans ce récit Grand Corps Malade y décrit son année passée dans un centre de rééducation après son accident, de son entrée totalement paralysé, victime d’une tétraplégie, à sa sortie.
Je vous vois venir, c’est encore un livre de star de la chanson écrit par un nègre et qui doit n’avoir que peu d’intérêt littéraire. Et bien si c’est le cas détrompez-vous. Sinon, précipitez vous dans votre librairie préférée.
Vous aurez alors l’occasion de découvrir un témoignage poignant au abord si dramatique écrit pourtant avec légèreté, auto-dérision,  truffé d’humour et d’un réalisme qui donne l’impression d'avoir été écrit à l’intérieur du centre, à la manière d’un reporter.

Grand Corps Malade a intitulé son livre Patients. Choix tellement judicieux. Ce titre, il nous l’explique dès les premières pages, revêt en fait, deux dimensions. Car il faut l'apprendre, la patience, lorsque l’on se retrouve patient de médecin de ce type d’établissement. En y entrant, votre autonomie tutoie le néant et chaque geste du quotidien, du plus habituel au plus intime, repose sur la bienveillance du personnel de rééducation.

Fabien, Grand Corps Malade n’existait pas encore, entre au centre en état de tétraplégie incomplète. Cela signifie qu’il demeure un espoir. Que quelque part en dessous du cou, un muscle répond encore. Pour lui c’est l’orteil gauche. C’est en s’accrochant à cet infime espoir, que Fabien, va alors lentement, recouvrir l’usage de ses jambes. Pourtant, c’est dans un moment d'euphorie que l’on choisi de lui faire comprendre qu’il ne deviendra jamais le basketteur professionnel dont il rêvait. Il ressortira debout et c’est déjà pas mal quand pour la plupart de ses condisciples, il n’y a déjà plus de d’espoir. Alors, plutôt que de réjouissance, l’on apprend la pudeur voire la culpabilité de parvenir à s’en sortir.
Fabien y aborde également le thème du suicide, à la fois porte d’entrée au centre mais aussi porte de sortie potentielle pour ceux qui ont perdu l’espérance d’une issue acceptable.
Vous doutez encore, je vous offre deux passages du livre pour finir de vous convaincre :

Page 44 :
C’est ici qu’un jour, tous les deux, on a eu cette discussion sur le concept de « gâcher » un moment de sa vie.
Je ne sais plus comment c’est venu, mais on a imaginé un mec qui, en allant à une soirée, tombe en panne d’essence et, au lieu de passer le bon moment qu’il a prévu, attend qu’on le dépanne pendant plusieurs heures. Le mec se dit alors : « Putain, j’ai vraiment gâché ma soirée… »
Après, on a parlé du mec qui, la veille de sa semaine au ski, se casse la cheville en jouant au foot avec ses potes. Il peut alors légitimement se dire : « Putain, j’ai vraiment gâché mes vacances… »
Ou encore le sportif qui se déchire les ligaments du genou à l’aube de sa saison et qui se plaint : « Putain, j’ai vraiment gâché mon année… »
Ben nous, avec Toussaint, on a pris un peu de recul sur notre situation, et en se marrant, mais avec un grand silence derrière, on s’est dit : « Putain, on a vraiment gâché notre vie… »


Page 120 :
Personne d’autre ne sait mieux que moi aujourd’hui qu’une catastrophe n’arrive pas qu’aux autres, que la vie distribue ses drames sans regarder qui les mérite le plus.
Mais, au-delà de ces lourds enseignements et de ces grandes considérations, ce qui me reste surtout de cette période, ce sont les visages et les regards que j’ai croisés dans ce centre. Ce sont les souvenirs de ces êtres qui, à l’heure où j’écris ces lignes, continuent chaque jour de mener un combat qu’ils n’ont jamais l’impression de gagner.
Si cette épreuve m’a fait grandir et progresser, c’est surtout grâce aux rencontres qu’elle m’aura offertes.



Ah oui les rencontres…

AL

Liens:

- Le site officiel de Grand Corps Malade

- Grand Corps Malade dans La Grande Librairie France 5:




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mercredi 6 mars 2013

Alceste à bicyclette

Le second post de la dernière catégorie de Dandelion créée est pour Alceste à bicyclette.

Le second et je déroge déjà à la règle me direz-vous ?

Oui, Alceste à bicyclette n'est pas une adaptation cinématographique à proprement parlé. Mais ce film et le livre dont il est question, Le Misanthrope ou l'Atrabilaire amoureux sont tellement liés que le film y a bien sa place.

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La pièce rappellera à certains les affres des révisions du bac français. En ce qui me concerne, j'en garde un souvenir pénible d'une séance de récitation de l'acte 1 scène 1 avec un Alceste médiocre (et oui, moi non plus comme Serge Tanneur,  je n'ai pas eu le droit d'endosser le premier rôle...) et qui fit se gosser les trois quart d'un public (d'une classe de CM2 en fait) qui n'avait pas compris mon interprétation toute en modernité. Mais le film, ravira j'en suis sûr les amateurs de théâtre classique, qui se souviennent alors, sûrement, des interprétations de Jean-François Balmer en 1994 pour Canal + ou de Denis Podalydès au Vieux-Colombier en 2001.

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Dans Alceste à bicycletteFabrice Luchini (semblant étrangement jouer son propre rôle) incarne Serge Tanneur, sorte d'Alceste des temps modernes, un acteur lassé des trahisons du monde du spectacle qui s'est retiré en véritable ermite dans une maison quasiment insalubre de l'île de Ré. C'est alors que débarque Gauthier Valence interprété par Lambert Wilson, un clone de Thierry Lermitte (qui est pourtant tout le contraire de son acolyte...), un acteur populaire et adulé du grand public grâce à un téléfilm dont la première chaîne française a su nous en offrir des centaines. Il lui propose de remonter sur les planches et pas pour n'importe quel pièce, sans doute la plus Grande pour Serge Tanneur, le Misanthrope. Ce dernier qui refuse catégoriquement de jouer à nouveau, propose tout de même à Valence de répéter l'acte 1 scène 1 de la pièce et lui réserve sa réponse. S'en suivent quelques scènes hilarantes, où les deux acteurs vont à la fois se se défier (pour jouer Alceste et je ne peux les blâmer...), se jauger et même se faire aider d'une actrice de porno pour endosser le rôle de Célimène.

L'on entrevoit alors l'aboutissement inéluctable de leur collaboration mais c'est sans compter sur l'arrivée d'une femme, quadragénaire italienne en plein divorce qui va sans le vouloir bouleverser le projet.

Chaque fin de répétitions sera l'occasion pour les deux amis de s’offrir quelques balades au milieu du marais salant rétais (qui n'est pas sans rappeler le Jules et Jim de François Truffaut), moyen que Philippe Le Guay, le réalisateur, a choisi pour nous faire partager sa passion de île sur laquelle il séjourne régulièrement.

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En forme de conclusion je dirais qu'Alceste à bicyclette est la preuve que des discussions à bâtons rompus entre pôtes (Le Guay et Luchini) au bord de la mer peuvent donner lieu à de véritables bijoux de scénarios originaux.

AL

Liens

Le Misanthrope de Molière (acte 1 scène 1)

- La bande annonce du film:


Alceste à bicyclette Bande annonce du film par LE-PETIT-BULLETIN


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