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Le blog estampillé Littérature 2.0

Chroniques littéraires et observateur de la dématérialisation du Livre

lundi 8 septembre 2014

Rentrée littéraire 2014: L'Audience d'Oriane Jeancourt Galignani

http://blowawaydandelion.blogspot.fr/

En recevant, dans mon colis de la rentrée littéraire envoyé par Decitre, les épreuves du nouveau roman d'Oriane Jeancourt Galignani, L'audience je l'avais très vite estampillé comme l'un des probables buzz de septembre. Si sa sortie semble se faire beaucoup plus discrète que je ne l'avais présagé, gageons qu'il ressortira du lot dès que la digestion de ces nombreuses publications (607 romans) sera effective.

C'est qu'à l'instar de celui publié par Leila Slimani Dans le jardin de l'Ogre (voir la vidéo de l'auteure dans les liens à la fin de ce billet), le thème abordé dans le second roman d'Oriane Jeancourt Galignani, l'addiction sexuelle, est particulièrement sulfureux.

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Résumé de l'éditeur :

Dans une petite ville du Texas, une jeune enseignante, mère de trois enfants, attend en silence le verdict de son procès.
Qu’a-t-elle fait pour être traînée en justice, et risquer cinq ans de prison ferme ?
Elle a entretenu des rapports sexuels avec quatre de ses élèves, tous majeurs. Un crime passible d’emprisonnement au Texas, depuis 2003.
Mais pourquoi l’accusée, Deborah Aunus, s’obstine-t-elle à se taire ? Pourquoi son mari, combattant en Afghanistan, se montre-t-il si compréhensif ? Pourquoi les déclarations de sa mère l’accablent-elles ?

Au fil d’un récit implacable, écrit d’une pointe sèche et précise, Oriane Jeancourt Galignani tient le journal de cet ahurissant procès où la vie privée d’une femme est livrée en pâture à la vindicte populaire, et sa liberté sexuelle pointée comme l’ennemie d’une société ultra puritaine. Construit à partir d’un fait divers qui a bouleversé l’Amérique, ce huis-clos haletant donne lieu à un roman aussi cru que dérangeant.

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Après un premier roman (Mourir est un art, comme tout le reste) consacré à la poétesse américaine et grand symbole féministe Sylvia Plath, Oriane Jeancourt Galignani poursuit son cheminement en s'emparant de ce fait divers survenu au Texas et qui donna lieu à la condamnation pour 5 ans de prison de Brittni Colleps, une jeune professeur accusée d'avoir entretenu des relations sexuelles avec plusieurs de ses élèves pourtant consentants et majeurs. Mais les rapports avec l'affaire originelle s’arrête là puisque Oriane Jeancourt Galignani, au contraire d'effectuer une retranscription journalistique minutieuse, a préféré s'en détacher, ne cherchant pas à interroger Brittni Coleps ou les membres de sa famille pour rentrer dans une vrai démarche romanesque. Ainsi, Brittni Coleps devient Déborah Aunus.

D'une écriture au couteau, froide, plus explicative qu'analytique mais sans épargner aucuns détails en multipliant les scènes plus crues les unes que les autres au fur et à mesure que Déborah Aunus déborde toutes les limites d'un jeu sexuel qui va la perdre, Oriane Jeancourt Galignani si l'on on comprend très vite dans quel camp elle se place (de ceux qui ont dénoncé l'aberration de cette justice américaine prompt à envoyer une femme en prison en raison de ses choix sexuels contre ces hommes et femmes, instigatrice de la loi, procureure à l'affût de l'Affaire, jurés sous couvert d'ultra-puritanisme, juge pourtant corrompu par ses désirs, qui l'ont permise) ne juge jamais et laisse seul  au lecteur de choisir où se trouve la véritable obscénité. 
Oriane Jeancourt Galignani aurait fait une bien mauvaise avocate tant il est tentant de condamner cette professeure totalement pommée et son jusque boutisme charnel portant son désir au dessus de tout, sans effort d'explication ou tentative d'absolution. Mais elle est un écrivain de talent et dénombre avec habileté ces incongruités, ces petits rouages d'un moteur judiciaire qui, s'ils se mettent tous en branle peut envoyer en prison, dans une nation pourtant porte parole de la liberté, un individu pour ses préférences sexuelles.  
AL
"Difficile de comprendre ce qui les attire chez ces filles à qui elle n'est jamais parvenue à ressembler, ces filles qui s'octroient le luxe d'ignorer le désir qu'elles suscitent, comme s'il y avait une vie hors de hommes."
Liens:
http://www.transfuge.fr/interview-l-audience-oriane-jeancourt-galignani,236.html






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