Un Trader ne meurt jamais. Un livre qui fait figure d'OVNI au sein de
Dandelion, tant il parait être aux antipodes des ouvrages chroniqués depuis sa naissance, en février dernier.
Pourtant celui-ci, écrit par le très médiatique
Marc Fiorentino - enfin pour ceux et celles qui se retrouvent de temps à autre devant l'écran d'une célèbre chaîne d'information économique de la TNT (si vous ne la reconnaissez pas c'est que vous ne regardez pas la TV et lisez trop, et finalement, bien vous en prend), où il anime une chronique quotidienne - n'est pas dénué d’intérêt.
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Après avoir touché le fond en 1990, Sam Ventura, trader, joue sa vie sur un coup énorme : l'éclatement de la « bulle » pétrolière... Mais le pétrole ne baisse pas. Et la tentation monte : Sam fera-t-il appel à Eva ? Femme fatale qu'il a chassée de sa vie, Eva est trader elle aussi, mais du côté sombre des marchés : délits d'initiés, confidences sur canapé, tricheries en tous genres. Difficile de lui résister, pourtant, surtout quand elle revient lui proposer d'entrer dans une manipulation financière à l'échelle de la planète...
Démythifier, démystifier la spéculation boursière : Marc Fiorentino a réussi son pari. Au-delà du suspense, au-delà des révélations, la clarté de ses descriptions a une vertu : elle fournit les clés pour comprendre la crise actuelle et les dangers de la financiarisation excessive de l'économie : subprimes, effets de levier imprudents, opacité des montages et propagation en chaîne des faillites... Le tableau est sombre mais, par-dessous, irrépressible et dévorante, perce la fascination du joueur pour le jackpot.
Homme de marchés financiers, commentateur éclairé d'une actualité financière mise à nue, Marc Fiorentino sait de quoi il parle. Surnommé par la presse le « golden boy de la place de Paris » dans les années 1980, il a dirigé des équipes de traders et de financiers pendant plus de vingt-cinq ans. Sa passion pour la finance est communicative, ses explications des mécanismes les plus complexes compréhensibles. Pour lui, la finance, c'est simple et c'est un roman... Aussi est-ce tout naturellement qu'il a sauté le pas vers la fiction. Intrigue nerveuse, rebondissements adroitement préparés, personnages dessinés en contrastes violents... Ce premier roman révèle que, plus encore qu'un naturalborn trader, Marc Fiorentino est un naturalborn writer.
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Les romans rédigés par les spécialistes des marchés financiers sont rares. Peut-être parce que ceux-ci sont trop occupés à faire fortune. Ou bien est-ce pour perpétuer cette omerta permettant à de jeunes hommes et quelques rares femmes, au sortir de formations souvent plus pompeuses qu'insurmontables, d'amasser de véritables fortunes en restant rivés plusieurs heures par jour devant leurs multiples écrans d'ordinateurs, enfin cela c'est s'ils s’avèrent avoir un minimum de savoir faire en la matière.
Un bon trader, comme Sam Ventura, le héro d'
Un Trader ne meurt jamais peut très vite, au jeu des bonus mirifiques versés par leurs banques d'affaires, devenir multimillionnaires avant 30 ans. Seulement quelques années et l'on peut quitter la place et goûter à une retraite anticipée à l'age ou l'on peut (vraiment) en profiter.
Le problème, c'est que par cupidité, vanité ou peu être les deux à la fois, Sam Ventura a bien fait fortune (deux fois même) mais à tout reperdu ensuite (deux fois également). Et alors qu'il s'était mis au vert, contraint, avait enfin fini de régler ses dettes, il décide un matin de refaire fortune une troisième fois et de se retirer, cette fois-ci définitivement. Plus compliqué à faire lorsque que l'on est resté sur la touche pendant plusieurs années et lorsque les démons du passé resurgissent.
La description de l'éditeur vante le coté démystificateur/démythificateur du roman de
Marc Fiorentino. Oui, car en parsemant le livre des grands principes et techniques de base de l'art du trading, ce dernier nous montre que ceux-ci sont finalement assez triviaux et facilement assimilables pour le profane un tant soit peut motivé, avis aux boursicoteurs en herbe !
Ce livre n'en est pas mois dérangeant, et ce, à plus d'un titre. D'abord, pour les professionnels du milieu, qui furent nombreux à dire que
Marc Fiorentino cracha dans la soupe qui autrefois l'avait abondamment nourrie.
Pour le profane, le trader s’apparentra à un joueur de casino, jouant des sommes parfois colossales avec le risque, effet de levier oblige, de tout perdre en quelques jours, voire quelques heures.
Marc Forentino utilise beaucoup cette métaphore. Pourtant, l'on comprend bien que le trader ne joue pas. Il spécule.
Et spéculer c'est anticiper. Il s'agit simplement de parvenir à prévoir, à plus ou moins grande échéance, si le cours du titre sur lequel le trader a jeté son dévolu va grimper ou au contraire baisser, ce dernier recherchant simplement une tendance. Son pire ennemi, c'est le marché atone, avec des cours qui stagnent. Ainsi, à l'instar de Sam Ventura, le trader est susceptible de gagner autant à la hausse que sur un titre qui baisse, dans un marché financier en période de crise ou mieux lors de l'explosion d'une bulle accentuant ainsi la baisse de l'actif (actions, obligations, mais aussi matières premières comme les céréales et bien entendu le pétrole) sur lequel il mise. Vendre une action, avant de l'avoir acheté, voila un élément du trading des plus aberrant.
Et puis, il y a l'argent et ses dérives dans lesquelles ces spécialistes ne peuvent s'empêcher de tomber. Pour Sam Ventura c'est les hôtels de luxe dans lesquels ils aiment à se retirer avant la guerre.
Mais
Marc Fiorentino a omis un élément important, véritable fléau des salles de marché du monde entier. Celui-ci, que met en lumière le magazine
Lui qui renaît de ses cendres en ce mois de septembre - grâce notamment à notre Frédéric Beigbeder national - avec un article intitulé
Cocaïne Quand Wall Street déraille et qui développe la thèse de David Nutt, un scientifique anglais pour qui "
ce sont les banquiers cocaïnomanes qui ont plongé la planète dans ce terrible bazar. C'était la culture de l'excès, du toujours plus. Et les banquiers en prenaient tous on le sait.".
Avec
Un trader ne meurt jamais, Marc Fiorentino vous
fournit les clés pour comprendre la crise actuelle et les dangers de la financiarisation excessive de l'économie. Grâce à
Dandelion votre humble serviteur rendra votre analyse que plus exhaustive ; et tout cela pour mois de 10 euros, un bon roman de poche et un magazine avec de belles images.
AL
Nb: Si ce livre vous a permis de gagner quelques deniers en bourse, la commission, modique (vous en conviendrez) n'est que de 10% de sommes gagnées, 5% pour
Dandelion, 5% pour
Marc Fiorentino, le blog se chargeant bien entendu de lui reverser sa part.
Nb2: Dandelion ne prend en revanche pas en charge les moins-values éventuelles.
Liens
And now, don’t waste your time on Dandelion and will to read a fucking book !