Le roman L'Histoire de Pi de l'écrivain Yann Martel semblait devoir trouver inexorablement un prolongement cinématographique. Pourtant, celle-ci, après des projets portés successivement par Night Shyamalan (6ème Sens), Alfonso Cuaron (Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban) et Jean-Pierre Jeunet, celui-ci mis près de 10 ans après la publication du livre en 2001 pour enfin aboutir sur l'adaptation de Ang Lee.
10 ans, pour qu'elle n'en soit que meilleure.
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Synopsis:Après une enfance passée à Pondichéry en Inde, Pi Patel, 17 ans, embarque avec sa famille pour le Canada où l’attend une nouvelle vie. Mais son destin est bouleversé par le naufrage spectaculaire du cargo en pleine mer. Il se retrouve seul survivant à bord d'un canot de sauvetage. Seul, ou presque... Richard Parker, splendide et féroce tigre du Bengale est aussi du voyage. L’instinct de survie des deux naufragés leur fera vivre une odyssée hors du commun au cours de laquelle Pi devra développer son ingéniosité et faire preuve d’un courage insoupçonné pour survivre à cette aventure incroyable.
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Alors que l'on pourrait s'attendre à un film laissant de coté l'introduction très philosophique du roman en "plongeant" dès le début dans la partie spectaculaire du naufrage (à l'image d'un Seul au monde de Robert Zemeckis ou la partie introductive ne dure que quelques minutes), Ang Lee prouve son souhait de respect envers l'oeuvre initiale de Yann Martel. Il le fera de bout en bout.
Ainsi, la jeunesse de Piscine Molitor Patel, l'explication sur l'origine de son nom (la pointe humoristique du film), l'exploration comparative des religions qu'il effectue et sa découverte du sentiment amoureux sont encore présents ce qui donne au film encore plus de consistance. L'épilogue en double interprétation du livre également comme pour borner un film qui ne veut pas ne demeurer que purement esthétique.
Pourtant du spectacle, il y en a. Celui-ci est même à couper le souffle. Le projet a donc mis 10 ans avant d'aboutir. En 10 ans; les progrès des effets spéciaux numériques et l'arrivée de la 3D dans les salles et sur les écrans de TV ont permis à l'Odyssée de Pi d'entrevoir ce que pourrait être le cinéma du futur: esthétique, spectaculaire et réaliste.
Sans ces progrès techniques, le projet d'adaptation n'aurait sans doute vu le jour que sous la forme d'un film d'animation ou en perdant beaucoup de sa splendeur. Même avec le plus grand talent et la plus grande audace aucun dresseur n'aurait pu même se rapprocher du réalismes de certaines scènes ; les dompteurs d'animaux d'hier seront bientôt tous remplacés par d'autres, spécialistes de l'animation numérique sans doute au grand dam des acteurs mais assurément pour le plaisir des spectateurs.
Si vous avez la chance de pouvoir regarder le film en 3D, la scène où le duo de naufragés croisent une baleine phosphorescente ou celle se passant sur une île mystérieuse peuplée de suricates restera longtemps gravé dans vos esprits comme l'une ou l'autre faisant partie d'un cinéma en passe de rentrer dans une nouvelle ère. Mais n'est-ce pas déjà le cas ?
AL
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