Ce n'est pas mon cas même si beaucoup de ses romans ont investis ma PAL et qu'il semble être devenu le fil rouge ou point de repère de celle-ci. Depuis sa visite en France en novembre dernier, j'y ai donc consacré plusieurs chroniques (22/11/63, Sacs d'Os, Sale gosse, Dr Sleep, Running Man) et c'est tout naturellement que Joyland sa dernière publication est tombée dans mon escarcelle.
Pitch de l'éditeur:
Les clowns vous ont toujours fait peur ?
L’atmosphère des fêtes foraines vous angoisse ?
Alors, un petit conseil : ne vous aventurez pas sur une grande roue un soir d’orage…
Mêlant suspense, terreur, nostalgie, émotion, un superbe King dans la lignée de Stand by me.
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Tiens ! Pour une fois une quatrième de couverture qui ne raconte pas la moitié du livre... Est-elle bonne pour autant ? Oui et non car si elle demeure suffisamment énigmatique, elle est quasi mensongère. En effet, en évoquant la peur des clowns, Albin Michel nous renvoie évidement à Grippe Sou la presque incarnation du mal de Ça (la toute prochaine chronique livre de Dandelion) et qui en prend souvent la forme. Peur et angoisse ? Assurément pour l'éditeur qui craignant sans doute que les lecteurs potentiels de Joyland n'y recherchant que l'horreur et l'épouvante rattachées viscéralement à son nom ne soient un tant soit peu refroidis par un pitch plus proche de son contenu.
C'est que Stephen King s'accorde parfois des histoires un peu moins horrifiques comme les trois premières novellas du formidables recueil Différentes Saisons ( Rita Hayworth et la rédemption de Shawshank, Un élève doué, le corps - Stand by me en anglais, oui Albin Michel !) ou La Ligne Verte avec tout de même pour ce dernier une touche de fantastique.
Touche de fantastique dont il est tout de même également question dans Joyland, un parc d'attraction au bord de la plage d'Heaven's Bay en Caroline du nord où, au delà de ses attractions phares La Carolina Spin et le Thunderball, le meurtre sordide d'une jeune femme, Linda Gray, sauvagement égorgée, y a été commis. Celle-ci qui semblerait hanter l'attraction dans laquelle elle a perdu la vie, "La maison de l'horreur".
C'est dans ce parc que Devin Jones, un jeune garçon de 21 ans, alors qu'il est en train de subir sa première déception amoureus,e va s'engager pour l'été afin de gagner les deniers nécessaires pour lui éviter de devoir travailler pendant son année universitaire.
On a souvent été à deux doigts de le faire, mais sans jamais vraiment aller jusqu'au bout. Elle refusait à chaque fois et je ne l'ai jamais forcée. Dieu m'en est témoin, je me montrais galant. Je me suis souvent demandé ce qui aurait pu changer (en bien ou en mal) si je ne l'avais pas été. Aujourd'hui je sais que les mecs galants tirent rarement leur crampe... Brodez ça sur un canevas et accrochez-le dans votre cuisine.
Il s'y fera des amis pour la vie (Erin Cook et Tom Kennedy), deviendra en quelque sorte et le temps d'un été la mascotte du parc et finira, poussé par une force mystérieuse à vouloir coûte que coûte résoudre le meurtre de Linda Gray.
J'entend ça et là certains fans du King considérer Joyland, comme mineure au milieu de ces plus récentes publications. S'il est vrai qu'il est surement moins ambitieux que le fabuleux 22/11/63, Sac d'Os ou Histoire de Lisey, Joyland ce roman d'apprentissage mâtiné de polar a le mérite de nous raconter une histoire émouvante sur le difficile passage de l'adolescence à l'age adulte, période pendant laquelle les choix sont pourtant si cruciaux, sur les premières désillusions amoureuses et sur les rencontres fondatrices pour le reste de l'existence.
Avec comme cerise sur le gâteaux un travail énorme (de recherche mais aussi de pure invention précise t'il dans sa postface) effectué par Stephen King quant à cette véritable langue des forains, "la parlure" qui donne à Joyland une vrai authenticité et permet de nous immerger un peu mieux dans les coulisses d'un parc d'attraction du début des années 1970. Chapeau donc à Nadine Gassie et Océane Bies les deux traductrices françaises qui ont su transposer "la parlure" de façon si probante.
Joyland un Stephen King qui sans proposer la dose habituelle d'effrois pourrait bien, avec une fin très touchante, nous tirer quelques larmes...
Joyland un Stephen King qui sans proposer la dose habituelle d'effrois pourrait bien, avec une fin très touchante, nous tirer quelques larmes...
Les gens trouvent que les premières amours sont tendres. Et jamais plus tendres que lorsque ce premier lien se brise... Il y a bien un millier de chansons pop et country à l'appui : des histoires d'imbéciles qui ont eu le cœur brisé. Le fait est que ce premier cœur brisé est toujours le plus douloureux, le plus long à guérir, et celui qui laisse la cicatrice la plus visible. Tendre, vous croyez?
AL
AL
And now, Don't waste your time and will to read a fucking book !!!