L'heure de la rentrée est arrivée, c'est donc le moment des bonnes résolutions. A l'instar de quelques uns de mes collègues blogueurs (http://www.livredelire.com/), j'ai décidé de quelques changements pou Dandelion.
Tout d'abord, n'ayant pas (encore) pris le pas de migrer le blog sur wordpress ou autre, le design et l'organisation de Dandelion vont tout de même sensiblement changer. Nouveaux visuels, catégories repensées, les prochaines semaines feront l'objet de différentes modifications avec un credo: encore plus de littérature.
Alors qu'à la naissance de Dandelion, j'avais pris le parti de parler autant d'adaptations littéraires que de pure littérature, le temps me manquant et bien plus motivé à l'idée de parler encore plus de livres m'ont contraint à mettre cette rubrique en second plan sans pour autant l'abandonner totalement. Ainsi, quelques billets (moins réguliers) devraient encore l'agrémenter à l'avenir. En revanche chaque semaine fera l'objet d'au moins une critique livre pour laisser la part belle à une activité (la lecture) en pleine évolution et dont la rubrique Littérature 2.0 consacrée notamment au phénomène de la dématérialisation du livre et aux bouleversements que ce phénomène engendre continuera d'en être le témoin.
Comme certains l'ont déjà constaté et grâce au groupe Decitre et à son formidable réseau social Entrée Livre d'ailleurs en pleine révolution et qui ont fait de Dandelion un de leur blog ambassadeur dans le cadre de l'opération Coups de cœur des lecteurs VIP de la rentrée littéraire 2014, mon été a été consacré à dénicher les pépites de cette nouvelle rentrée qui voit plus de 600 romans édités. Parmi eux, deux se sont pour ma part déjà fortement démarqués : Le bonheur national brut de François Roux et Retour à Little Wing de Nickolas Butler.
Bonne(s) lecture(s) !
AL
Bienvenue sur Dandelion
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Le blog estampillé Littérature 2.0
Chroniques littéraires et observateur de la dématérialisation du Livre
dimanche 31 août 2014
Rentrée littéraire: Retour à Little Wing de Nickolas Butler
Pour se mettre dans l'ambiance:
Grand amateur de littérature d'outre-atlantique mais plutôt des proses urbaines que de celles des grands espaces, j'angoissais un peu à l'idée de me jeter dans la lecture de Retour à Little Wing de Nickolas Butler estampillé ode au Wisconsin dont le nom de cet état du nord provient du mot indien Chippewa "Ouisconsin" qui signifierait "lieu où il y a de l'herbe". Merci wikipedia. Enfin ça c'est en été puisque cet état, assujetti aux Grands Lacs nord-américains, est recouvert par le gel et la neige une bonne partie des saisons froides. "Lieu ou il a de la neige" devait moins bien sonner en Chippewa. C'est peut être également par le choix de la couverture choisi par les Editions Autrement, vous l’avouerez, beaucoup plus métaphorique que celle de l'édition américaine qui fait vraiment référence à son contenu.
"C'est à cause de nous qu'il y a autant de cerfs. Ce n'est pas leur faute. C'est peut être nous qui sommes trop nombreux : trop de voitures, trop grosse consommation de maïs, trop de constructions, empiétant sur les territoires des loups et des coyotes. J'adore les cerfs."
"Laisse la porte ouverte dans une grande ville et tu te réveilles à poil, sans un meuble. Laisse la porte ouverte ici et un coyote vient te demander l'aumône."
"Puis la ville entière les a entourés en formant une ronde gigantesque où tout le monde frappait des mains, poussait des encouragements et s'embrassait pour ces jeunes époux improbables. Le genre d'enthousiasme débridé qui se forme dans une communauté ensevelie sous la neige et privée de soleil de fin novembre à Pâques."
"Pour moi, c'est ça l'Amérique : des pauvres gens qui jouent de la musique, partagent un repas et dansent, alors que leur vie entière a sombré dans le désespoir et dans une détresse telle qu'on ne penserait jamais qu'elle tolère la musique, la nourriture ou l'énergie de danser.On peut bien dire que je me trompe, que nous sommes un peuple puritain, évangélique et égoiste, mais je n'y crois pas. Je refuse d'y croire."
AL
Liens:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Wisconsin
Grand amateur de littérature d'outre-atlantique mais plutôt des proses urbaines que de celles des grands espaces, j'angoissais un peu à l'idée de me jeter dans la lecture de Retour à Little Wing de Nickolas Butler estampillé ode au Wisconsin dont le nom de cet état du nord provient du mot indien Chippewa "Ouisconsin" qui signifierait "lieu où il y a de l'herbe". Merci wikipedia. Enfin ça c'est en été puisque cet état, assujetti aux Grands Lacs nord-américains, est recouvert par le gel et la neige une bonne partie des saisons froides. "Lieu ou il a de la neige" devait moins bien sonner en Chippewa. C'est peut être également par le choix de la couverture choisi par les Editions Autrement, vous l’avouerez, beaucoup plus métaphorique que celle de l'édition américaine qui fait vraiment référence à son contenu.
Il ne m'aura fallu que quelques pages, pour qu'angoisse et retenue ne volent en éclat tant l'art de Nickolas Butler de vous faire aimer ses personnages s'y imposent derechef. Hank, un éleveur de vaches laitières, Kip un ex-trader de retour de Chigago, Ronnie ancienne gloire locale du rodéo, victime d'un coma éthylique aux séquelles neurologiques irréversibles et Lee devenu star internationale du Rock and Rool et avatar du chanteur Justin Vernon chanteur du groupe Bon Iver, ami d'enfance de Nickolas Butler. Tous ont un indéfectible attachement à la ville qui les a vu grandir, Little Wing. Même Kip et Lee qui l'ont quittée, ne sont parvenus à s'en détacher.
Ode à l'amour ; amour pour sa région du Wisconsin et pour ses personnages envers leur ville de Little Wing, invention de l'auteur en référence à la célèbre reprise de Jimi Hendrix par Stevie Ray Vaughan que vous êtes en train d'écouter, guitariste de génie lui aussi originaire du Wisconsin ; amour pour une femme Beth qui après Little Wing est le second élément cimentant de leur attachement si particulier à une région hostile à beaucoup d'Américains, trou du cul d'un pays où ne vivent plus que des Cul terreux de plus en plus pauvres à nourrir leurs bouches.
Oui c'est l'autre talent de Nickolas Butler, nous faire aimer son Amérique au détriment de celle qui nous faisait rêver, celle des grandes métropoles. Celle aussi de gens simples des Etats méconnus, vide de ce que l'Amérique sait offrir de plus clinquant mais empli d'attachement aux plaisirs simples et aux bienfaits d'une nature encore préservée.
Avec un choix narratif d'une jubilatoire originalité, Nickolas Butler donnant tour à tour la parole aux quatre amis et à Beth épouse de Hank, Retour à Little Wing se veut aussi un véritable essai sur les fondements des liens inaltérables qui peuvent unir quatre amis d'enfance si différents les uns des autres ainsi que le danger pour celle-ci de devoir se mesurer au sentiment amoureux.
Quel livre !
Morceaux choisis:
"C'est à cause de nous qu'il y a autant de cerfs. Ce n'est pas leur faute. C'est peut être nous qui sommes trop nombreux : trop de voitures, trop grosse consommation de maïs, trop de constructions, empiétant sur les territoires des loups et des coyotes. J'adore les cerfs."
"Laisse la porte ouverte dans une grande ville et tu te réveilles à poil, sans un meuble. Laisse la porte ouverte ici et un coyote vient te demander l'aumône."
"Puis la ville entière les a entourés en formant une ronde gigantesque où tout le monde frappait des mains, poussait des encouragements et s'embrassait pour ces jeunes époux improbables. Le genre d'enthousiasme débridé qui se forme dans une communauté ensevelie sous la neige et privée de soleil de fin novembre à Pâques."
"Pour moi, c'est ça l'Amérique : des pauvres gens qui jouent de la musique, partagent un repas et dansent, alors que leur vie entière a sombré dans le désespoir et dans une détresse telle qu'on ne penserait jamais qu'elle tolère la musique, la nourriture ou l'énergie de danser.On peut bien dire que je me trompe, que nous sommes un peuple puritain, évangélique et égoiste, mais je n'y crois pas. Je refuse d'y croire."
AL
Liens:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Wisconsin
mercredi 20 août 2014
Rentrée littéraire 2014: Jusqu'ici et pas au-delà de Joachim Meyerhoff
Joachim Meyerhoff est un parfait inconnu en France. Acteur célèbre en Allemagne il s'était lancé avec succès en 2009 dans une série de one-man-shows autobiographiques "Tous les morts volent haut" comportant 6 pièces et dans lesquelles il mettait en scène sa propre vie. Joachim Meyerhoff a passé une partie de son enfance dans les murs d'un asile psychiatrique dont son père était le directeur.
Fort de ce succès, ainsi que d'un premier roman Alle Toten fliegen hoch: America ayant reçu le prix Franz-Tumler, il décide de mettre dans un roman la matière utilisée dans ces pièces : Jusqu'ici et pas au-delà.
Dès les premières lignes, on le comprend, Joachim n'est pas un enfant comme les autres. Pas qu'il soit fou comme le sont les pensionnaires de l'asile dans lequel il vit et dont son père est le directeur. Non, car même si ce foyer côtoie la démence, elle n'interfère pas, grâce à une mère dévouée et un père bienveillant. Mais Joachim au coté de deux frères charismatiques doit s'employer pour se faire remarquer et entrevoir la fierté de son père. Frustrations mal placées, accès de colère décalés et fierté incongrue à la découverte d'un mort dans le jardin ouvrier sur le chemin de l'école, oui Joachim est un enfant différent.
Ainsi, dans cette succession de chroniques sur les événements marquants de son enfance, les rapports qu'il entretient avec les patients de l’hôpital et dont certains sont même invités à leur table par le père, Joachim Meyerhoff tisse une oeuvre pleine de sensibilité où l'image du père qu'il idolâtre rayonne et dont la douceur dénote avec la présupposé gravité du quotidien à l'intérieur d'un asile d'aliénés.
Habile dans ses descriptions, à l'opposé du pathos et où l'humour est souvent convoqué (la scène du repas ou trois pensionnaires sont invitées à la table de la famille pour les quarante an du père est tout bonnement hilarante), Joachim Meyerhoff débite au fil des pages une tendre comédie où son art de la distanciation donne au tout une atmosphère d'étrangeté à la fois touchante et réjouissante qui n'est pas sans rappeler Yann Quéffelec et Les Noces barbares, le tragique en moins.
Devenu adulte, ayant quitté ce quotidien, un événement tragique le contraint un jour au retour. Et c'est avec une douce mélancolie que Joachim revient sur ce lieu fondateur, marchant dans les pas de ce petit garçon original qui est devenu un homme non moins original.
AL
Liens:
Rentrée littéraire 2014: Le bonheur national brut de François Roux
Le bonheur national brut. Le titre peut rebuter, alors que l'on pourrait s'attendre à un énième essai economico-politique. Pourtant, l'on s'en rend très vite compte, il n'en est rien. Le bonheur national brut est un véritable roman, un majestueux roman. Dès les premières lignes, nous sommes happés par le destin de ces quatre amis bretons (Paul, Rodolphe, Benoît et Tanguy) qui prennent connaissance de leurs résultats au Baccalauréat alors que François Mitterrand vient d'être élu président de la République, nourrissant autant de crainte que d'espoir. Ils font les premiers choix cruciaux, posent à tâtons ou arrogance et certitude les jalons constitutifs de leur futures vies d'adultes. Ils s'éveillent à la sexualité et comprennent leur goût et leur singularité. Politique, monde de l'Entreprise, photographie, comédie, ils vont emprunter des voies bien différentes pour un objectif commun : réussir leur vie.
Et alors que cette phase d'apprentissage s'achève le 19 juin 1984, à l'aube d'un futur qui se promet radieux, tout ne semble plus si évident en 2009 alors que la gauche s’apprête à reprendre les reines du pays.
Tous, sauf peut-être Paul, le saltimbanque, n'auront plus jamais à se soucier d'argent, comblés professionnellement parfois au-delà de leur espérance. Mais y en a-t-il un seul qui puisse dire sans sourciller: oui, je suis pleinement heureux ?
En nous contant cette attendrissante histoire d'amitié, François Roux entre en littérature d'une manière magistrale. Assujetti à une écriture précise et talentueuse, fort d'une capacité d'analyse de l'âme humaine époustouflante, convoquant l'histoire, son premier roman réussi une magistrale chronique sociétale de la France des 30 dernières années à la conclusion éminemment philosophique.
Morceaux choisis:
"Il mourut trois jours plus tard, exactement le jour des vingt ans de son petit-fils. Benoît ne put s'empêcher de penser que son grand-père avait tenu jusque-là pour établir entre eux un trait d'union symbolique. La fin d'une vie d'homme, le début d'une autre vie d'homme."
"Pour la plupart, l'argent n'est pas uniquement destiné - comme Pierre le faisait - à s'enrichir et dépenser ; il sert en premier lieu à réparer un passé flou et à corriger des peurs."
"Et si le bonheur était la plus grosse arnaque de ce siècle ?"
"Depuis 30 ans, nous naviguons à vue, perplexes, indécis, vers un but que ce monde, lui même déboussolé, nous a clairement désigné en le survendant: être heureux malgré tout et -son corollaire- réussir sa vie.".
"Et si le souci d'atteindre le bonheur était précisément la chose qui nous faisait le plus souffrir."
"Ne pas souhaiter atteindre son but est, en la circonstance et de manière paradoxale, la façon la plus judicieuse de s'en approcher."
#CoupdecoeurRentréeLittéraire2014
AL
Liens:
http://www.lepoint.fr/culture/rentree-litteraire-francois-roux-ou-les-desillusions-de-la-generation-tonton-01-08-2014-1850688_3.php
http://www.rentree-litteraire.com/auteur/francois-roux/
vendredi 15 août 2014
Rentrée littéraire 2014: Constellation d'Adrien Bosc
Comment tenter de sortir du lot lorsque que votre premier roman sort au plus mauvais moment pour vous, soit lors de la prolifique rentrée littéraire de septembre ?
En s'emparant d'un mythe. C'est ce qu'a fait Adrien Bosc ce jeune auteur né en 1986 qui s'est fait connaître en fondant les Éditions du Sous-sol nouvelle maison publiant les mooks (revues littéraires) Feuilleton et la géniale Desports.
Son ouvrage, Constellation fait référence au modèle d'avion lancé par Howard Hugues et dont l'un d'eux, acquis par Air France va tragiquement disparaître au large des Açores en 1949.
Mais si le F-BAZN, le matricule de l'avion d'Air France est passé à la postérité, c'est que ce dernier comptait notamment à son bord le boxeur et champion du monde Marcel Cerdan et la violoniste virtuose Ginette Neveu.
Si Adrien Bosc revient habilement sur les circonstances du crash, sur ces successions de petites erreurs, imprécisions et inattentions qui menèrent à la catastrophe "Un concours infini de causes détermine le plus improbable résultat", son intention est plutôt de redonner vie à ces 48 passagers montés dans l'avion des stars. Mais stars ils ne l'étaient pas tous. Ainsi, à travers l'écriture pleine d'ambition et de poésie d'Adrien Bosc, maître dans l'art de l'énumération, chacun retrouve sa singularité, voit renaître sa légende minuscule et à coté de l'amant-boxeur d'Edith Piaf et de la grande Ginette Neveu, le berger basque, l'inventeur de la montre Mickey, l'héritière bien malgré elle d'un empire ou le journaliste aux dernières nouvelles d'Alsace, tous vont ressuscités au moins le temps de la lecture du roman.
Adrien Bosc explique, redonne vie mais aussi cherche et remarque ces coïncidences, ces concomitances des dates, ces petits hasards objectifs invisibles à nos yeux et pourtant omniprésents qui font au delà de l'une des catastrophes aériennes les plus mythiques de l'histoire de l'aviation un terrain propre à l'exploration littéraire. Et lorsque l'on est un bon explorateur l'on exhume parfois de plaisantes reliques.
AL
Liens:
- http://www.telerama.fr/medias/le-vrai-faux-filon-des-mooks-revues-en-vogue,87360.php
mardi 12 août 2014
La librairie Soleil Vert à Calvisson
Demeurer libraire indépendant dans une petite commune rurale est aujourd'hui devenu une gageure, presque un sacerdoce, comme a pu me le rapporter Herveline Vinchon la co-gérante de la librairie Soleil vert à Calvisson dans le Gard.
Coutumier des vacances gardoises depuis deux années maintenant, il m'aura fallu presque autant pour remarquer, en passant par hasard un doux soir de retraite aux flambeaux, sa charmante boutique dans la Grand-rue de cette non moins charmante ville de Calvisson coincée entre Nîmes et Sommières.
Ancienne d'une Fnac parisienne, qui a autant fuit le mastodonte pour retrouver une certaine indépendance de choix dans son métier que pour concrétiser un désir de changement de vie, Herveline Vinchon mène un combat de tous les instants pour que perdure, dans un centre ville où les petits commerçants souffrent déjà, une librairie de proximité totalement indépendante.
Boutique en ligne, rencontres (polar et criminologie), brunchs, tables rondes annuelles (le thème de cette année était consacré à la planète mars), séances de dédicaces, elle ne se ménage pas pour entretenir la flamme de la lecture et partager sa passion pour les littératures de l'imaginaire (SF, Polar, Policier, Fantasy...) auprès de ses clients fidèles ou de simples badauds comme moi, pour qui elle aura toujours un moment à consacrer pour tailler le bout de gras.
James Morrow, le célèbre romancier américain, longtemps classé comme un spécialiste de la science-fiction était d'ailleurs présent dans son échoppe en mai dernier, pour ce qui fut une séance de dédicaces de prestige comme on a plus l'habitude d'en trouver dans les spots parisiens ou les salons. Elle n'en était pas à son coup d'essai puisque Soleil Vert avait également accueilli dans le passé des artistes aussi différents que le dessinateur Caza, les auteurs américains Ron Carlson et Craig Johnson.
Alors, si vous habitez dans le coin ou passez dans les alentours de Calvisson pour vos vacances, allez rendre une petite visite à Herveline pour que continue de briller, dans ce petit coin de paradis un joli rayon de soleil... vert !
AL
Liens:
- http://www.telerama.fr/livres/le-signal,64611.php pour le Signal de Ron Carlson
- http://fr.wikipedia.org/wiki/Craig_Johnson_(%C3%A9crivain)
- http://fr.wikipedia.org/wiki/James_Morrow
dimanche 10 août 2014
Coups de cœur des lecteurs Entrée Livre 2014: Le programme
Comme je vous l'annonçais déjà fin juin, Dandelion a été sélectionné comme blog partenaire pour la troisième édition de l'opération Coups de cœur de la communauté Entrée Livre pour le rentrée littéraire 2014.
Voici les 10 ouvrages, petit échantillon de cette rentrée qui m'ont été proposés et qui seront chroniqués à partir du 15 août prochain:
LE FILS - PHILIPP MEYER
ALBIN MICHEL (EDITIONS) | COLLECTION TERRES D'AMÉRIQUE | PUBLIÉ LE 20/08/14 | GENRE ROMANS | FORMAT GRAND FORMAT | EAN 9782226259769
À la fois écrasé par son père et révolté par l'ambition dévastatrice de ce tyran autoritaire et cynique, son fils Peter profitera de la révolution mexicaine pour faire un choix qui bouleversera son destin et celui des siens. Ambitieuse et sans scrupules, Jeanne-Anne, petite-fille de Peter, se retrouvera à la tête d'une des plus grosses fortunes du pays, prête à parachever l'oeuvre de son arrière-grand-père.
Il est difficile de résumer un tel livre. Porté par un souffle hors du commun, Le Fils est à la fois une réflexion sur la condition humaine et le sens de l'Histoire, et une exploration fascinante de la part d'ombre du rêve américain.
ALBIN MICHEL (EDITIONS) | COLLECTION ROMANS FRANÇAIS | PUBLIÉ LE 20/08/14 | GENRE ROMANS | FORMAT GRAND FORMAT | EAN 9782226258304
Dans une petite ville du Texas, une jeune enseignante, mère de trois enfants, attend en silence le verdict de son procès. Qu'a-t-elle fait pour être traînée en justice, et risquer cinq ans de prison ferme ? Elle a entretenu des rapports sexuels avec quatre de ses élèves, tous majeurs. Un crime passible d'emprisonnement au Texas, depuis 2003. Mais pourquoi l'accusée, Deborah Aunus, s'obstine-t-elle à se taire ? Pourquoi son mari, combattant en Afghanistan, se montre-t-il si compréhensif ? Pourquoi les déclarations de sa mère l'accablent-elles ? Au fil d'un récit implacable, écrit d'une pointe sèche et précise, Oriane Jeancourt Galignani tient le journal de cet ahurissant procès où la vie privée d'une femme est livrée en pâture à la vindicte populaire, et sa liberté sexuelle pointée comme l'ennemie d'une société ultra puritaine.
Construit à partir d'un fait divers qui a bouleversé l'Amérique, ce huis-clos haletant donne lieu à un roman aussi cru que dérangeant.
Dans une petite ville du Texas, une jeune enseignante, mère de trois enfants, attend en silence le verdict de son procès. Qu'a-t-elle fait pour être traînée en justice, et risquer cinq ans de prison ferme ? Elle a entretenu des rapports sexuels avec quatre de ses élèves, tous majeurs. Un crime passible d'emprisonnement au Texas, depuis 2003. Mais pourquoi l'accusée, Deborah Aunus, s'obstine-t-elle à se taire ? Pourquoi son mari, combattant en Afghanistan, se montre-t-il si compréhensif ? Pourquoi les déclarations de sa mère l'accablent-elles ? Au fil d'un récit implacable, écrit d'une pointe sèche et précise, Oriane Jeancourt Galignani tient le journal de cet ahurissant procès où la vie privée d'une femme est livrée en pâture à la vindicte populaire, et sa liberté sexuelle pointée comme l'ennemie d'une société ultra puritaine.
Construit à partir d'un fait divers qui a bouleversé l'Amérique, ce huis-clos haletant donne lieu à un roman aussi cru que dérangeant.
LE RÈGNE DU VIVANT - ALICE FERNEY
ACTES SUD | COLLECTION DOMAINE FRANÇAIS | PUBLIÉ LE 20/08/14 | GENRE ROMANS | FORMAT GRAND FORMAT | EAN 9782330035952
Aiguillonné par la curiosité, et très vite porté par l'admiration, un journaliste norvégien s'embarque sur l'Arrowhead avec une poignée de militants s'opposant activement à la pêche illégale en zone protégée. À leur tête, Magnus Wallace, figure héroïque et charismatique qui lutte avec des moyens dérisoires - mais un redoutable sens de la communication - contre le pillage organisé des richesses de la mer et le massacre de la faune.
Retraçant les étapes de cette insurrection singulière, témoignant des discours et des valeurs qui la fondent, Alice Ferney s'empare d'un sujet aussi urgent qu'universel pour célébrer la beauté souveraine du monde marin et les vertus de l'engagement. Alors que l'homme étend sur les océans son emprise prédatrice, Le Règne du vivant questionne le devenir de "cette Terre que nous empruntons à nos enfants" et rend hommage à la dissidence nécessaire, face au cynisme organisé.
Aiguillonné par la curiosité, et très vite porté par l'admiration, un journaliste norvégien s'embarque sur l'Arrowhead avec une poignée de militants s'opposant activement à la pêche illégale en zone protégée. À leur tête, Magnus Wallace, figure héroïque et charismatique qui lutte avec des moyens dérisoires - mais un redoutable sens de la communication - contre le pillage organisé des richesses de la mer et le massacre de la faune.
Retraçant les étapes de cette insurrection singulière, témoignant des discours et des valeurs qui la fondent, Alice Ferney s'empare d'un sujet aussi urgent qu'universel pour célébrer la beauté souveraine du monde marin et les vertus de l'engagement. Alors que l'homme étend sur les océans son emprise prédatrice, Le Règne du vivant questionne le devenir de "cette Terre que nous empruntons à nos enfants" et rend hommage à la dissidence nécessaire, face au cynisme organisé.
ACTES SUD | BROCHÉ | PARU LE : 03/09/2014
Méconnue de son vivant, une artiste new-yorkaise, Harriet Burden, fait, après sa disparition, l'objet d'une étude universitaire en forme d'enquête qui, menée auprès de ceux qui l'ont côtoyée, dessine le parcours d'une femme aussi puissante que complexe n'ayant cessé, sa vie durant, de souffrir du déni dont son oeuvre a été victime. Épouse irréprochable d'un célèbre galeriste régnant en maître sur la scène artistique de New York, mère aimante de deux enfants, "Harry" a traversé la vie de ses contemporains avec élégance et panache, déguisant en normalité triomphante son profond exil intérieur au sein d'une société qui s'est consciencieusement employée à la réduire au statut de "femme de" et d'artiste confidentielle.
La mort brutale de son mari signe, pour Harriet, un retour aussi tardif qu'impérieux à une vocation trop longtemps muselée qu'elle choisit de libérer en recourant, à deux reprises, à une mystification destinée à prouver le bien-fondé de ses soupçons quant au sexisme du monde de l'art. Mais l'éclatant succès de l'entreprise l'incite alors à signer témérairement un pacte avec le diable en la personne d'un troisième "partenaire" masculin, artiste renommé, dont le jeu pervers va lui porter le coup de grâce.
Gravitant de masques en masques et sur un mode choral autour de la formidable création romanesque que constitue le personnage de Harriet Burden, Un monde flamboyant s'impose comme une fiction vertigineuse où s'incarnent les enjeux de la représentation du monde en tant que réinvention permanente des infinis langages du désir.
Méconnue de son vivant, une artiste new-yorkaise, Harriet Burden, fait, après sa disparition, l'objet d'une étude universitaire en forme d'enquête qui, menée auprès de ceux qui l'ont côtoyée, dessine le parcours d'une femme aussi puissante que complexe n'ayant cessé, sa vie durant, de souffrir du déni dont son oeuvre a été victime. Épouse irréprochable d'un célèbre galeriste régnant en maître sur la scène artistique de New York, mère aimante de deux enfants, "Harry" a traversé la vie de ses contemporains avec élégance et panache, déguisant en normalité triomphante son profond exil intérieur au sein d'une société qui s'est consciencieusement employée à la réduire au statut de "femme de" et d'artiste confidentielle.
La mort brutale de son mari signe, pour Harriet, un retour aussi tardif qu'impérieux à une vocation trop longtemps muselée qu'elle choisit de libérer en recourant, à deux reprises, à une mystification destinée à prouver le bien-fondé de ses soupçons quant au sexisme du monde de l'art. Mais l'éclatant succès de l'entreprise l'incite alors à signer témérairement un pacte avec le diable en la personne d'un troisième "partenaire" masculin, artiste renommé, dont le jeu pervers va lui porter le coup de grâce.
Gravitant de masques en masques et sur un mode choral autour de la formidable création romanesque que constitue le personnage de Harriet Burden, Un monde flamboyant s'impose comme une fiction vertigineuse où s'incarnent les enjeux de la représentation du monde en tant que réinvention permanente des infinis langages du désir.
EXCELSIOR - OLIVIER PY
ACTES SUD | COLLECTION DOMAINE FRANÇAIS | PUBLIÉ LE 20/08/14 | GENRE ROMANS | FORMAT GRAND FORMAT | EAN 9782330035983
Réveillé au coeur de la nuit, un architecte s'enfonce en courant dans la ville endormie, traverse les quartiers résidentiels puis commerçants, atteint des espaces en déshérence, sans savoir ce qu'il cherche, sinon un cloître immatériel où trouver l'apaisement. Renommé et comblé d'honneurs, il ne croit plus à la puissance de ses constructions, est écrasé par la vacuité de son oeuvre et abhorre les liens qu'entretient la culture avec l'argent, la politique et le pouvoir.
Où rencontrer l'Absolu ? En huit étapes d'une crise lancinante, il lui faut traverser les cercles du désespoir, affronter les visages de l'illusion, mettre à l'épreuve les masques qui l'attirent et connaître les renoncements qui l'illuminent. Excelsior : le très haut, le plus haut. Paradoxe d'un roman en quête d'une spiritualité sans dogme. Car Olivier Py ne convoque nul Dieu, n'invoque nul Éros, mais accompagne l'homme dans une douloureuse et intransigeante mise à nu de la vie intérieure.
Roman aux limites de la méditation, poétique de l'attente et de la révélation, ce texte altier n'a pas d'autre sujet que l'humain, le désir de transcendance et la nécessité de la beauté, dont l'Art scarifie en nous la fugitive et bouleversante expérience.
Où rencontrer l'Absolu ? En huit étapes d'une crise lancinante, il lui faut traverser les cercles du désespoir, affronter les visages de l'illusion, mettre à l'épreuve les masques qui l'attirent et connaître les renoncements qui l'illuminent. Excelsior : le très haut, le plus haut. Paradoxe d'un roman en quête d'une spiritualité sans dogme. Car Olivier Py ne convoque nul Dieu, n'invoque nul Éros, mais accompagne l'homme dans une douloureuse et intransigeante mise à nu de la vie intérieure.
Roman aux limites de la méditation, poétique de l'attente et de la révélation, ce texte altier n'a pas d'autre sujet que l'humain, le désir de transcendance et la nécessité de la beauté, dont l'Art scarifie en nous la fugitive et bouleversante expérience.
ORPHELINS DE DIEU - MARC BIANCARELLI
ACTES SUD | COLLECTION DOMAINE FRANÇAIS | PUBLIÉ LE 20/08/14 | GENRE ROMANS | FORMAT GRAND FORMAT | EAN 9782330035938
Résolue à venger son frère, à qui une barbare fratrie de canailles sans foi ni loi a tranché la langue sans oublier de le défigurer, Vénérande, jeune paysanne au coeur aride, s'adjoint les services de l'Infernu, tueur à gages réputé pour sa sauvagerie. Ensemble, ils s'embarquent à travers les montagnes corses du XIXe siècle dans une bouleversante et sanguinaire épopée peuplée d'hommes sans dieu et condamnés par la misère à ne vivre que dans le chaos des armes.
Un puissant western mythologique où éclate la fantastique démesure de toutes les funestes gestes guerrières au fil desquelles s'écrit l'histoire de l'humanité.
Un puissant western mythologique où éclate la fantastique démesure de toutes les funestes gestes guerrières au fil desquelles s'écrit l'histoire de l'humanité.
CONSTELLATION - ADRIEN BOSC
STOCK | COLLECTION | PUBLIÉ LE 20/08/14 | GENRE ROMANS | FORMAT GRAND FORMAT | EAN 9782234077317
Le 27 octobre 1949, le nouvel avion d'Air France, le Constellation, lancé par l'extravagant Mr Howard Hughes, accueille trente-sept passagers. Le 28 octobre, l'avion ne répond plus à la tour de contrôle. Il a disparu en descendant sur l'île Santa Maria, dans l'archipel des Açores. Aucun survivant. La question que pose Adrien Bosc dans cet ambitieux premier roman n'est pas tant comment, mais pourquoi ? Quel est l'enchaînement d'infimes causalités qui, mises bout à bout, ont précipité l'avion vers le mont Redondo ? Quel est le hasard objectif, notion chère aux surréalistes, qui rend "nécessaire" ce tombeau d'acier ? Et qui sont les passagers ? Si l'on connaît Marcel Cerdan, l'amant boxeur d'Édith Piaf, si l'on se souvient de cette musicienne prodige que fut Ginette Neveu, dont une partie du violon sera retrouvée des années après, l'auteur lie les destins entre eux.
Entendre les morts, écrire leur légende minuscule et offrir à quarantehuit hommes et femmes, comme autant de constellations, vie et récit.
LE BONHEUR NATIONAL BRUT - FRANÇOIS ROUX
ALBIN MICHEL (EDITIONS) | COLLECTION ROMANS FRANÇAIS | PUBLIÉ LE 20/08/14 | GENRE ROMANS | FORMAT GRAND FORMAT | EAN 9782226259738
Le 10 mai 1981, la France bascule à gauche. Pour Paul, Rodolphe, Benoît et Tanguy, dix-huit ans à peine, tous les espoirs sont permis. Trente et un ans plus tard, que reste-t-il de leurs rêves, au moment où le visage de François Hollande s'affiche sur les écrans de télévision ? Le bonheur national brut dresse, à travers le destin croisé de quatre amis d'enfance, la fresque sociale, politique et affective de la France de ces trois dernières décennies.
Roman d'apprentissage, chronique générationnelle : François Roux réussit le pari de mêler l'intime à l'actualité d'une époque, dont il restitue le climat avec une sagacité et une justesse percutantes.
BELLE COLÈRE (LA) | COLLECTION | PUBLIÉ LE 21/08/14 | GENRE ROMANS | FORMAT GRAND FORMAT | EAN 9782843377440
Ce roman autobiographique raconte la jeunesse de l'auteur entre les murs de la clinique psychiatrique Hesterberg, que dirigeait son père, pédopsychiatre. L'histoire de cette enfance "parmi les fous" a été la sensation littéraire 2013 en Allemagne (plus de 100 000 exemplaires, traduit dans 12 pays). Benjamin de trois frères, Joachim doit lutter pour retenir l'attention de ses parents. Il voue un véritable culte à son père, un homme obèse et obsessionnel, lecteur compulsif, bienveillant, mais totalement accaparé par son métier.
La famille habite une maison située dans la grande propriété qui accueille les divers bâtiments de la clinique, entourés d'un parc. Dans cette chronique drôle, subtile et émouvante, Meyerhoff évoque un certain nombre d'épisodes marquants de son enfance : sa découverte d'un cadavre dans les jardins ouvriers de sa petite ville ; ses rapports avec les jeunes patients de son père ; ses relations difficiles avec ses deux aînés ; ses accès de rage ; les lubies de son père...
En soi, des moments presque ordinaires, si l'on excepte le fait de grandir au milieu de pensionnaires internés en psychiatrie... C'est là que l'autre aspect du texte se révèle : c'est un semblant de comédie pris dans l'étau du tragique. Et Meyerhoff en serre rigoureusement les vis. La profondeur du texte, l'acuité et la finesse des descriptions, la tendresse sans complaisance qui se manifeste dans le récit, l'humour incroyable qui se dégage de certains passages et qui tient en grande partie à l'absence d'effets spectaculaires, tout concourt à ce que ce roman se retrouve baigné d'un parfum d'étrangeté, sans que jamais il y ait un effort visible pour aller dans ce sens.
C'est l'art du récit, dans sa simplicité, qui instaure ce décalage, cette distanciation, cet "étonnement" fondamental. En même temps, cette distance n'induit pas de condescendance, bien au contraire : elle dit les choses, mais avec amour.
AUTREMENT (EDITIONS) | COLLECTION LITTÉRATURES | PUBLIÉ LE 20/08/14 | GENRE ROMANS | FORMAT GRAND FORMAT | EAN 9782746734913
«Ces hommes qui sont tous nés dans le même hôpital, qui ont grandi ensemble, fréquenté les mêmes filles, respiré le même air. Ils ont développé une langue à eux, comme des bêtes sauvages.» Ils étaient quatre. Inséparables, du moins le pensaient-ils. Arrivés à l'âge adulte, ils ont pris des chemins différents. Certains sont partis loin, d'autres sont restés. Ils sont devenus fermier, rock star, courtier et champion de rodéo. Une chose les unit encore : l'attachement indéfectible à leur ville natale, Little Wing, et à sa communauté. Aujourd'hui, l'heure des retrouvailles a sonné. Pour ces jeunes trentenaires, c'est aussi celle des bilans, de la nostalgie, du doute... Nickolas Butler signe un premier roman singulier, subtil et tendre, récit d'une magnifique amitié et véritable chant d'amour au Midwest américain.
AL
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