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Résumé de l'éditeur:
À sept ans, Edouard écrit son premier poème. Trois rimes pauvres qui vont le porter aux nues et faire de lui l’écrivain de la famille. Mais à neuf, il découvre le sens de « déchéance ». Les mots ne lui viennent plus.
Les années passent. Il assiste à la lente décomposition de sa famille et court toujours derrière l’amour que son poème, autrefois, suscita. Il écrit, écrit mais le destin que les autres vous choisissent n’est jamais tout à fait le bon. Edouard n’a pas de talent. Sauf dans la publicité où les mots futiles valent de l’or. Pas pour ce grand roman qu’il s’est juré d’écrire.
N’ayant pas su trouver les mots qu’on attendait de lui, Edouard, l’écrivain de la famille, vit dans l’échec et le dégoût de soi. Alors quand la beauté de sa mère se fane, quand son frère-oiseau meurt tragiquement, quand le cœur de sa sœur devient pierre et que son père disparaît dans ses silences, il prend la plume pour écrire l’histoire de ceux qu’il aime.
Mais surtout pour en changer la fin.
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Lorsqu'un auteur connait un soudain succès d'écriture, ce fut le cas pour Grégoire Delacourt avec La Liste de mes envies, vendu à plus de 500 000 exemplaires, (pour la petite histoire il fut le premier livre chroniqué sur Dandelion), une certaine critique, jusque-là souvent pleine de bienveillance, change diamétralement de ton et cherche suspicieusement quel filon il a bien pu utiliser.
Ce phénomène, qui touche particulièrement les auteurs dits "populaires", ceux qui parviennent à faire lire une catégorie de lecteurs non-assidus, qui ne lisent parfois qu'un seul livre par an ; Grégoire Delacourt en fait l'objet, d'une force qui me laisse perplexe. Il me semble même être devenu, lui aussi, sur la blogosphère et les réseaux sociaux, comme le sont les Marc Levy, Guillaume Musso ou Catherine Pancol, un des symboles de cette littérature récréative conduite principalement, selon ses détracteurs, par le marketing scoré et non pas par une idée lumineuse et tellement grisante qu'elle ne peut décemment ne pas être couchée sur le papier ; allez voir ce que donne sur Twitter le #grégoiredelacourt si ne voyez absolument pas à quoi je fais allusion. Bien que j'ai peur de ne pas être tout à fait objectif le concernant ; celui-ci, ayant passé une partie de sa jeunesse, en pension, dans un collège de la ville, Amiens, m'ayant vu naître, est loin de mériter, à mon sens, cette réputation d'écrivain de vague ou de tendance.
Oui, Grégoire Delacourt situe ses trois trois romans (son troisième paru en 2013 est La Première chose qu'on regarde) dans la classe populaire et s'il la "drague" aussi bien n'est-il pas simplement qu'il en est le rejeton, gage indéniable de réalisme et de sincérité ? Stephen King en novembre dernier, lors de sa visite pour la promotion française de Docteur Sleep, s'adressant aux apprentis écrivains ne disait-il pas "Ecrivez sur ce que vous connaissez et vos manuscrits n'en seront que plus sincères" ?
C'est ce que fit Grégoire Delacourt dans son premier roman L'écrivain de la famille, livre hautement autobiographique qui reprend des pans entiers de sa vie et qui après l'avoir lu longtemps après les deux autres m'apparaît comme son meilleur. Tout à la fois concis (les romans fleuves américains occupent suffisamment de mon temps de lecture pour que j'en préfère des français moins prolixes), grave et souvent touchant (thème du handicap, de la déliquescence du couple, de la mort, de la construction de soi sur ce que l'on vous a prédestiné à devenir...) mais pas dénué de drôlerie, d'un style simple mais souvent poétique (« Quand on est très petit, la longueur des bras permet juste d'atteindre le cœur de ceux qui nous embrassent. Quand on est grand, de les maintenir à distance. ») et parsemé d'un name dropping judicieux, pain béni pour les développeurs de livres augmentés (voir l'animation sur son site www.gregoiredelacourt.com pour vous en donner une idée), L'écrivain de la famille est le livre d'un homme qui raconte comment, et ce malgré les aléas de la vie, l'envie d'écrire ne vous quitte jamais.
Si vous lisez ce billet pour finir de vous convaincre, n’hésitez plus. Pour les autres, avant de vous remettre à la vindicte lisez L'écrivain de la famille et s'il ne vous convainc toujours pas d'être l'oeuvre d'un vrai écrivain, populaire soit mais sincère et qui a le mérite de faire lire le métro, c'est alors vraisemblablement une histoire de gout. Et comme l'on dit: les histoires de gout, cela ne se discute pas.
AL
And now, Don't waste your time and will to read a fucking book !!!
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