La contrerime dont Toulet est donc l'instigateur est un quatrain d'une construction particulière mais que je me refuserais à expliquer dans ce billet pour n'en garder que la grâce. Alors que celui-ci est toujours considéré comme un poète mineur, son style offrant une poésie courte (où se succède donc les contrerimes) mais non dénuée de nuances gagnerait à revenir en grâce (qu'elle n'a jamais pourtant perdue) au temps de l’avènement de la lecture numérique où les textes longs sont de plus en plus rejetés, zapping oblige. Une petite contrerime entre deux textos un mail et un petit tour sur les réseaux sociaux est moins compliquée à placer que Naissance de Yann Moix (1200 pages) et revêt l'avantage de l'exhaustivité.
Et pour la petite histoire, il n'est pas si étonnant de trouver Toulet dans le top 100 de Beigbeder, les deux auteurs ayant en commun le village de Guéthary.
L’hiver bat la vitre et le toit.
Il fait bon dans la chambre,
À part cette sale odeur d’ambre
Et de plaisir. Mais toi,
Les roses naissent sur ta face
Quand tu ris près du feu...
Ce soir tu me diras adieu,
Ombre, que l’ombre efface.
***
La vie est plus vaine une image
Que l’ombre sur le mur.
Pourtant l’hiéroglyphe obscur
Qu’y trace ton passage
M’enchante, et ton rire pareil
Au vif éclat des armes ;
Et jusqu’à ces menteuses larmes
Qui miraient le soleil.
Mourir non plus n’est ombre vaine.
La nuit, quand tu as peur,
N’écoute pas battre ton cœur :
C’est une étrange peine.
AL
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